Au terme d’un match à deux visages et au bout du suspens des tirs aux buts où les 22 acteurs se sont essayés, le stade Général Mathieu Kérékou a exulté, ce dimanche 23 juillet 2017… Lorsque Bassa Djeré envoie son tir (le 11è tir du Togo) sur la barre transversale de l’héroïque Steve Glodjinon. Les Ecureuils locaux se qualifient pour le second tour après le score nul (1-1) des 90 minutes, dans ces éliminatoires du Chan 2018.
Jamais le stade Général Mathieu Kérékou n’avait autant entretenu le suspens dans une rencontre de football. L’histoire retiendra qu’après le nul (1-1) du dimanche 16 juillet 2017 à Lomé, les Ecureuils locaux du Bénin ont éliminé les Éperviers du Togo au bout d’un match retour, où les 22 acteurs ont subi la loi des tirs aux buts. Après un nouveau nul (1-1), le Bénin l’emporte par huit tirs réussis contre sept.
Les joueurs des deux équipes n’ont pas rendu service aux cardiaques, tout comme la pluie d’avant match n’a rendu de service ni aux joueurs sur la pelouse, ni aux supporters. Mais, ce match doit être gravé dans le marbre. Tellement il y a eu de renversements de situations, que la victoire d’hier soir n’est pas loin d’un l’exploit. Comme à Lomé une semaine plutôt, les Ecureuils locaux sont bien rentrés dans leur match. Dans le même système de jeu (4-1-3-1), Oumar Tchomogo a envoyé ses poulains au charbon avec une belle assise défensive dont le patron est bien Nabil. Il a encore sorti un match assez propre et bien solide. Alors, Charbel Gomez, Jules Elegbede (sortie d’un banc à Lomé) et Marcellin Koukpo, ont montré que cette équipe a bien de la valeur, de la qualité. Ce trio a martyrisé la défense togolaise, il s’est procuré plusieurs occasions: Jules Elegbede (20’et 31’), Charbel Gomez (27’) et Ibrahim Ogoulola (29’), qui a prêté main forte au trident offensif béninois. Mais, ils ont manqué de précision et d’altruisme pour battre Bassa Djéri. Alors, les Eperviers ont semblé retrouver leurs ailes et ont failli créer le hold up, déjà lors de la 42è minute, puisque Abdou Saliou Tchatakora a manqué de peu la reprise du centre de Roberto Koidjo Sewonou.
Comme au match aller
Du retour des vestiaires, les Écureuils se sont présentés sur la pelouse peu praticable, avec les mêmes intentions. En témoigne l’accélération de Charbel Gomez sur le côté, mais don le centre n’a pu être repris par Jules Elegbede.
Mais, l’équipe du Bénin s’est exposée aux contres rapides des togolais qui ont failli être fatals. Hier soir, il y avait dans les buts béninois un Steve Glodjinou de classe. Il a entretenu presque à lui seul l’espoir d’une qualification béninoise. Il sauve les siens sur sa ligne, coup sur coup en deux tentatives du meilleur butteur du championnat togolais, Koidjo Sewonou, à la 47è minute. Et comme au match aller, le Bénin ouvre le score sur une tête de Waris Aboki, sur un coup franc de Mama Séïbou (1-0, 53’). Les togolais se jettent alors corps et âme dans la bataille. Et Steve Glodjinon (60’) encore impérial, a sorti la tentative de Tchatakora avant que Ramane Adjanakou ne sauve les meubles sur la deuxième tentative de Sewonou Koidjo. Mais, l’équipe n’a pas encore appris à garder un score, et comme à l’aller le Togo revient au score presque de la même manière. Sur une perte en milieu de terrain, partie à la limite du hors jeu, Koidjo Sewonou d’un tir tendu, a fini par battre Steve Glodjinon (1-1, 73’)
Héroïque Glodjinon
Avec cette égalisation, les pendules reviennent à l’heure et le match est relancé. La première équipe qui concède le second but peut dire au revoir à la qualification. Mais, plus rien ne sera marqué jusqu’au bout des 90 minutes et les cinq minutes d’arrêt de jeu. C’est donc aux tirs aux buts que la décision va se faire. Ce match a donc déjà la saveur d’un certain Bénin # Mali d’octobre 1996, comptant pour les éliminatoires Can Cadette 1997. 2-1 à l’aller à Bamako, 2-1 pour le Bénin au retour. Et le Mali arrache sa qualif en réussissant cinq tirs contre trois.
Et comme si l’histoire voulait se répéter, Gaston Houngbédji a vu Djéri arrêter son tir et Bouraïma Abdel a mis la balle dans les nuages. Tout le stade retient alors son souffle lorsque Steve Glodjinon sort le quatrième tir togolais. Le dernier tireur togolais avait la balle de la qualification mais son tir ricoche sur la barre transversale puis entre les buts avant de ressortir. L’arbitrage Willian Agbovi n’accord pas le but malgré la célébration entamée par les togolais. S’en est suivi un intermittent moment indécision où tous les joueurs ont tiré aux buts. Et Bass Djéri envoie le 11è tir du Togo sur la barre transversale pour offrir la qualification aux Ecureuils. Une soirée de football à suspense comme on l’aime et chacun, hier, peut se targuer de dire qu’il a été le témoin d’une soirée folle jamais vécu à Kouhounou❒
Quelques réactions
Jean-Paul Abalo, Entraineur du Togo
On a fait le match parfait. On aurait pu faire la différence dans le jeu. Mais, on a perdu sur une erreur d’arbitrage. On ne va pas en rester là. J’airais préféré que ça soit clair. L’équipe a retrouvé son jeu. Ça me fait mal pour les joueurs. Au début ils étaient crispés. Contrairement au match aller, ils ont montré leur jeu. Mais notre aventure s’arrête aux tirs aux buts.
Koulon Maklibé, Vice capitaine du Togo
On s’attendait à ça. On savait que le match serait difficile. Le Bénin joue à domicile et on savait que l’arbitrage ne serait pas de notre côté. On a des regrets, on voulait gagner et on a tout donné.
Vizir Touré, entraineur adjoint du Bénin
On est qualifiés… La manière ne compte pas. Tout le monde doit-être content. On a vu une équipe qui a bien joué. On ne peut qu’être fiers… Beaucoup de choses ont été corrigées (par rapport au match aller à Lomé). Le foot reste le foot… La force du Togo c’est de jouer le championnat. Je n’ai pas revu les images (pour voir si le cinquième tir du Togo est entré). Mais, dans le jeu, il y a eu des erreurs que l’arbitre n’a pas signalées. Après, le Togo a eu l’opportunité de continuer mais n’y est pas parvenu.
Séïbou Mama, capitaine du Bénin
C’est vrai, ils (les togolais) ont porté une réserve. Il reste à confirmer et la Caf va trancher. Mais nous nous sommes sereins. On a la qualification. C’est vrai que le prochain adversaire est le Nigeria mais ils (les joueurs) n’ont pas deux têtes. A nous de continuer le travail.
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