Hasard de calendrier ou volonté personnelle, on remarque que le président Talon participe très peu aux sommets africains. Une situation qui contraste fort bien avec ses ambitions d’utiliser la diplomatie béninoise pour relancer l’économie du pays. Ce sera la troisième absence du président Béninois aux sommets de l’Union africaine depuis son accession au pouvoir en avril 2016. Le président Patrice Talon n’a en effet pas encore pris part au moindre sommet de l’Union africaine.
Il en a été ainsi des sommets de juillet 2016, janvier 2017, et maintenant juillet 2017 qui s’ouvre cette semaine à Addis Abeba en Ethiopie. Pareil pour le dernier sommet de la Cedeao où le Chef de l’Etat s’est fait représenté par le ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la république, Pascal Irénée Koupaki.
C’est encore ce même secrétaire général de la présidence de la république qui le représente au sommet de l’Union africaine qui se tient cette semaine. Ces absences successives et répétées de Talon aux sommets africains suscitent moult interrogations auprès de l’opinion critique.
C’est notamment celle de savoir pourquoi le président Talon qui a déjà effectué des visites d’Etats dans plusieurs pays Européens et d’Asie, semble littéralement fuir ses pairs africains. D’autres associent cette distance du président béninois d’avec ses homologues africains, au fait qu’il n’ait invité aucun Chef d’Etat du continent à sa cérémonie d’investiture, même pas les plus proches.
C’est pourquoi l’argument de cérémonie sobre avancé à l’occasion pour expliquer cet état des choses, est rejeté par ceux qui estiment que la présence des autres Chefs d’Etats à une cérémonie d’investiture correspond à ce que la science politique et le droit international public appellent : «la reconnaissance». Car la présence de ces Chefs d’Etats constitue une espèce d’adoubement au président nouvellement arrivé dans la fonction. Et les sommets africains tels ceux de l’Union africaine, de la Cédéao ou encore de l’Uemoa, devraient constituer des occasions pour le président Talon de se rattraper en rencontrant ses pairs et en échangeant avec eux sur multiples sujets.
Ce serait aussi l’occasion pour le président Talon de négocier des accords entre le Bénin et certains pays africains dans le cadre de la coopération Sud-Sud. La psychologie des rapports entre dirigeants africains révèle que les Chefs d’Etats absents aux sommets africains sont considérés comme détachés des questions africaines et méprisants par leurs pairs. Et même si on reconnait quand même au président Patrice Talon des sorties vers certains pays africains comme : le Nigéria, la Côte d’Ivoire, le Kenya et le Rwanda, il n’en demeure pas moins qu’il a le devoir de participer physiquement aux sommets de sous-régionaux et continentaux. Vivement que ce soit le cas les prochaines fois.
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