Les membres du Conseil départemental de concertation et de coordination (Cdcc) du Littoral, étaient face à la presse vendredi dernier dans l’enceinte de la mairie de Cotonou, suite à l’audition suivie de la suspension du maire Léhady Soglo.Ils ont souligné plusieurs irrégularités dans la procédure et parlent d’«une fausse et grossière manipulation». «La procédure observée le vendredi 28 juillet 2017 est entachée de beaucoup d’irrégularités et de suspicions. La procédure pose problème et ne permet pas d’atteindre les objectifs de bonne gouvernance.» C’est la conclusion à laquelle sont parvenus les membres du Conseil départemental de concertation et de coordination (Cdcc) du Littoral dans leur analyse sur l’audition, puis la suspension du maire Léhady Soglo.
Dans leur déclaration lors d’une conférence de presse le même jour dans l’enceinte de la mairie de Cotonou, ils ont, en rappelant les faits, mentionné qu’«au sujet de l’invitation à prendre part à la session extraordinaire du conseil vendredi dernier, aucun motif clair n’a été mentionné ». A les en croire, « c’est sur insistance au cours de la séance que les membres du Conseil tout comme le Maire ont eu connaissance des faits reprochés au Maire, par le biais d’un questionnaire en 10 points ».
« Sur les 21 membres du Conseil, 20 ont demandé un report de séance afin de permettre au Maire d’apporter des réponses au questionnaire à lui soumis. Mais l’ensemble du Conseil s’est vu opposer un refus catégorique par le Préfet qui a poursuivi son audition sans tenir compte du souhait des 20 autres membres du Conseil. Les membres ont estimé qu’ils n’étaient pas en mesure de se prononcer parce que n’ayant connaissance d’aucun dossier », indiquent-t-ils.
Une décision du ministre de la décentralisation sans fondement
Suite à cette méconnaissance du dossier exprimée par ces 20 conseillers, « il n’y a donc eu ni de délibération ni de recommandation du Cdcc le vendredi dernier», d’après la déclaration. Il ne saurait alors y avoir d’arrêté de suspension venant du ministre de la décentralisation ce vendredi, car selon la loi 97-028 du 15 janvier 1999 portant Organisation de l’administration territoriale en république du Bénin, «le Cdcc connait des fautes lourdes reprochées aux maires et aux conseils communaux, et ses délibérations donnent lieu à des recommandations des préfets ».
En l’absence d’une délibération, les membres du Conseil se disent «étonnés et surpris que le ministre de la décentralisation vise une supposée recommandation du Cdcc comme suit: ‘’Vu les recommandations du Conseil départemental de concertation et de coordination réuni en sa séance extraordinaire du 28 juillet 2017, laquelle a connu de l’audition du Maire de Cotonou sur les faits et irrégularités relevés contre lui par des missions d’audit, des plaintes de conseillers municipaux et des mentions de l’autorité de tutelle’’.
« Cet avant dernier visa est une fausse et grossière manipulation» affirment les conseillers. Prêts pour n’importe quelle contradiction, ils invitent le Ministre de la décentralisation à rendre public lesdites recommandations
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