Depuis plus de 7 mois déjà que Sylvestre Amoussou a décroché l’Etalon d’argent de Yennenga à la 25e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), aucun mérite dû à sa prouesse ne lui a été rendu par le gouvernement de son pays, le Bénin. Avec son film intitulé «L’orage Africain», le cinéaste béninois en plus de décrocher le 2e prix de ce grand rendez-vous de cinéma africain, a reçu le prix spécial de l’Assemblée nationale du Burkina Faso.
Mais malgré cette prouesse, le gouvernement béninois est resté jusqu’à ce jour complètement indifférent à son égard, si ce n’est qu’une hypocrisie de vouloir faire quelque chose. Point d’audience avec nulle autorité publique et encore moins avec son ministre de tutelle, Ange N’Koué, ne serait-ce que pour féliciter ce lauréat qui a porté haut le flambeau du Bénin. Des raisons plutôt saugrenues sont avancées pour reporter à une date indéfinie l’honneur dû à cet homme qui rehausse la culture béninoise à travers sa caméra.
Lors d’une conférence de presse tenue dans la semaine, le cinéaste a laissé entendre qu’il n’en veut pas au gouvernement, mais qu’il espérait tout de même un accueil beaucoup plus chaleureux de sa terre patrie, vue l’engouement que le film a suscité dans la diaspora et dans les pays de la sous-région. Sylvestre Amoussou a également informé de ce qu’il a été entre temps contacté par le ministère de la culture qui a prétexté d’un problème de « calendrier chargé » pour justifier son silence, tout en promettant d’y revenir. Mais jusque-là, rien.
Le cinéaste a même avoué vouloir après sa nomination, projeter pour la toute première fois « L’orage africain » au Bénin, afin de partager avec sa patrie la thématique qu’il aborde dans ledit film. Il dit ne pas avoir fait le film pour les honneurs mais plutôt pour une prise de conscience des peuples africains.
Même si le réalisateur ne semble pas pour autant frustré par cette attitude du gouvernement, il est néanmoins indéniable qu’un hommage officiel est le moins qu’un Etat puisse faire à un fils qui l’honore à l’extérieur, et à ce point. Ceci ne coûte absolument rien à un Etat. Et pour preuve, c’est juste un citoyen qui sur initiative personnelle, a décidé de rendre hommage à Sylvestre Amoussou par une série de projections, non seulement de « L’orage africain » mais aussi d’autres réalisations portant sa signature.
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