L’émission sociopolitique ‘’90 minutes pour convaincre’’ sur la radio nationale, a reçu le dimanche 12 novembre 2017 deux acteurs et pas des moindres, de la société civile béninoise.Gustave Assah du réseau Social Watch Bénin et Joël Ataï Guèdègbé, président de l’association Nouvelle éthique, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ont réagi par rapport au dossier de perception d’indemnités de retour sur commission à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), dans lequel Laurent Métongnon est fortement cité. Pour eux, les responsabilités doivent être situées et partagées dans cette affaire.
Il est reproché à la société civile béninoise un mutisme inquiétant face à certains dossiers de la République, depuis l’avènement du régime Talon. Mais le dimanche dernier sur la radio nationale, deux membres de cette société civile ont été invités à se prononcer sur une affaire qui défraye la chronique depuis deux semaines.
En effet, dans une de ses sorties médiatiques, le ministre de l’Economie et des Finances Romuald Wadagni a brandi des preuves d’accusation contre l’ancien président du Conseil d’administration (Ca), de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Il serait impliqué dans une affaire de retour sur commissions, concernant des ressources de la caisse qui seraient placées dans une banque de la place. Et beaucoup s’interrogent sur l’accusation directe et l’activisme de l’homme.
Gustave Assah du réseau Social Watch-Bénin dénonce la méthode utilisée par le gouvernement dans la conduite de cette affaire. Et c’est cela qui fait dire à certains dans l’opinion publique que c’est pour fragiliser les syndicalistes, qui ces derniers temps ont beaucoup de choses à reprocher au pouvoir en place. Pour lui, le gouvernement devrait faire les choses de façon à ce qu’on n’ait pas l’impression que c’est un esprit de vengeance ou d’une possibilité d’empêcher quelqu’un d’aller à une compétition.
Le président du réseau social watch-Bénin s’étonne qu’on n’ait pas accusé tout le conseil d’administration. Parce que la responsabilité est entière, ni partielle ni parcellaire. Il invite d’ailleurs les uns et les autres à faire preuve de prudence et de retenue, dans la mesure où jusqu’à preuve du contraire le mis en cause bénéficie de la présomption d’innocence. Gustave Assah invite également le gouvernement à faire en sorte que l’éthique soit au rendez-vous de la lutte contre la corruption. Qu’il y ait la transparence, que les audits prennent le temps nécessaire pour que les caractéristiques essentielles de l’investigation puissent être satisfaites.
De son côté, Joël Ataï Guèdègbé pense que la situation de la Cnss est inquiétante parce ce sont les ressources qui permettent à certains citoyens de survivre qui sont en jeu. Pour lui, si les faits sont avérés et si les gens ont pu fabriquer des choses pour dilapider les ressources du trésor, que la rigueur de la loi soit appliquée tranquillement, sereinement, mais objectivement.
Wadagni n’aurait pas dû faire des déclarations dans la presse sur le sujet
Le ministre des finances a montré des documents et affirmé que l’ancien Pca Laurent Métongnon aurait demandé 3 milliards à la place d’un milliard. Selon Gustave Assah, ce sont des pièces à conviction qui ne sont pas dignes d’être montrées à la télévision par exemple. Le ministre a bien fait de rentrer dans son rôle. Ce rôle considère-t-il, est celui de montrer la bonne foi du gouvernement béninois de protéger les ressources destinées aux usagers de la caisse nationale de sécurité sociale, qui entre temps ont connu le risque d’être dans un système qu’on ne peut pas contrôler.
Seulement, il fallait simplement confier ces documents à la justice. Parce qu’à l’en croire, ce n’est pas dans les médias qu’on règle les problèmes de la justice. La justice a ses normes. Sur le plan procédural, tout le monde n’est pas écouté dans cette affaire et cela pose le problème de la qualité des audits.
« Je me demande si les investigations ont été plus loin. Au-delà de la perception qu’on a de ce qu’il y une délinquance économique au niveau d’une entreprise, quel en ait l’utilité ? Est-ce que c’est pour corriger les faiblesses ou la gestion de cette entreprise ? », s’interroge le président du réseau social watch Bénin.
Mais il rassure que s’il y a autre chose derrière, ils vont se positionner. Les invités de ‘’90 minutes pour convaincre’’ du dimanche dernier ont souhaité que le gouvernement poursuive la lutte contre la corruption, mais dans les règles de l’art et sans faire deux poids deux mesures
Laisser un commentaire