Le Directeur général de Mtn Bénin dispose encore de vingt quatre heures pour partir du Bénin. La décision du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique lui fait obligation de se conformer à cette exigence, au motif de trouble à l’ordre public. La réplique des responsables de cette société créée un flou dans l’esprit des béninois. Dès lors, on peut s’interroger sur l’avenir de la coopération entre le Bénin et l’Afrique du Sud.
Le Directeur général de Mtn Bénin Stephen R. Blewett de nationalité sud-africaine, est depuis le 14 novembre 2017 interdit de titre de séjour et sera expulsé du territoire béninois selon l’arrêté… signé du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Sacca Lafia (lire ici). L’article premier de cet arrêté précise :
« Il est mis fin au séjour de Monsieur Stephen R. Blewett de nationalité sud-africaine, pour avoir mené sur le territoire de la république du Bénin, des activités attentatoires à la sécurité et à l’ordre public. Il quitte le territoire de la République du Bénin au plus tard le 24 novembre 2017 ».
A vingt quatre heures de l’échéance, il est important de lever toute équivoque pour situer l’opinion portée à croire à un acharnement contre cet grand opérateur économique. Cette thèse est en lien avec d’autres décisions consécutives de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep), relatives au paiement de redevances d’utilisation et d’exploitation de fréquences par le réseau Mtn. Mais ce privilège n’est pas accordé par le ministre de l’intérieur, ni ses collaborateurs encore moins les forces de sécurité aux citoyens béninois. La décision d’expulsion d’un citoyen du territoire de la République du Bénin appelle à une explication, pour couper court à la polémique née de cette décision. Le débat ne se situe pas au niveau de l’individu, mais des chefs d’accusation. La notion de trouble à l’ordre public et d’activités attentatoires à la sécurité est superflue et nécessite quelques clarifications, pour amortir le choc non seulement auprès des employés de la société que le mis en cause représente au Bénin, mais également auprès des autorités diplomatiques.
Confusion et suspens
L’arrêté du ministre de l’intérieur a suscité une réplique de la part des responsables de la société Mtn. Le communiqué de Mtn Bénin en date du 16 novembre indique : « C’est avec une grande surprise que nous avons appris via les réseaux sociaux, l’intention supposée des autorités locales d’expulser le directeur général de Mtn Bénin de notre cher pays. La raison évoquée pour l’expulsion prévue serait l’exercice « d’activités attentatoires à la sécurité et à l’ordre public ». Ces allégations sont sans fondement… ».
Mieux, le communiqué précise que le mis en cause est un membre très respecté de la communauté qu’il a toujours manifesté son respect pour les lois de la République du Bénin et pour les autorités de ce pays. A l’analyse, l’on peut être amené à se poser des questions sur les mobiles d’une expulsion envisagée par le gouvernement dans ce contexte-là. La première expulsion, sous le gouvernement défunt contre le Pdg du groupe Elisha Mégastore, opérant dans la vente de véhicules d’occasion et d’appareils électroménagers, avait pour motif blanchiment de capitaux et financement du terrorisme.
Le groupe Mtn dont le siège est en Afrique du Sud est très influent sur le continent et dans le monde. Selon la pratique dans les relations internationales, une ambassade s’occupe des relations d’Etat à Etat tandis qu’un consulat dans le pays accréditant est chargé des relations qui s’établissent entre un pays, ses ressortissants et leurs intérêts. Ce qui suppose que la représentation de l’Etat Sud-africain va agir dans l’intérêt de ce compatriote chassé du Bénin comme un mal propre. Quand on sait que la coopération entre le Bénin et l’Afrique du Sud est très développée, au point où sans visa les citoyens des deux pays peuvent séjourner légalement sans protocole, il y a lieu de réfléchir sur l’avenir de la relation diplomatique entre le Bénin et l’Afrique du Sud.
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