Présentés devant le procureur conformément à la procédure, pour statuer sur la suite à donner à ce dossier, les mis en cause dans l’affaire de placement de dépôts à terme à la Cnss, attendaient impatiemment la décision du parquet. Après l’audition de ces derniers dans le bureau du procureur de la république auprès du tribunal de première classe de Cotonou de 18h45 à 20h30, c’est la décision de placement sous mandat de dépôt qui a été retenue par le procureur de la république, à l’encontre de Laurent Mètongnon et des autres co-accusés. Une décision qui a suscité le courroux du collectif de ses avocats et partisans.
Emoi consternation et lamentations, sont les sentiments qui animaient le collectif des avocats de Laurent Mètongnon ainsi que ses camarades de lutte, venus comme à l’accoutumée assister à cette phase décisive de ce dossier. « La nuit vient de tomber ce soir sur la justice de mon pays (…) le Bénin vient de faire 37 ans de retour en arrière », c’est en ces termes que Me Agbodjo Renault, a exprimé sa déception de la décision du procureur de la république de placer les mis en cause sous mandat de dépôt. C’est dire qu’après les 8 jours de garde à vue dans les cellules des commissariats, ces derniers seront désormais détenus dans la prison civile de Cotonou, le temps d’attendre le procès du « flagrant délit » qui est prévu le 19 décembre 2017.
Les motifs retenus contre eux étant la corruption. Cette décision du procureur étonne à plus d’un titre, le collectif des avocats de Laurent Mètongnon et autres. Le cas de Me Ibrahim Salami qui rapporte que « pendant l’audience devant le procureur, il a demandé a chaque mis en cause s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés. Tous ont dit ne pas reconnaitre les faits en dehors de l’ancien administrateur de la Bibe qui a dit avoir décaissé 71 millions des caisses de la banque qu’il dit avoir distribué aux différentes mis en cause par l’intermédiaire d’un administrateur de la banque ».
Lire ici la déclaration des avocats de Monsieur Mètongnon
Cette déclaration de l’ancien administrateur de la Bibe, rapporte Me Salami, contraste avec les propos du prétendu intermédiaire qui selon Me Salami, persiste et signe qu’il n’a rien reçu comme argent de l’administrateur provisoire à remettre à qui que ce soit. C’est donc sans preuve que Me Salami a vu le procureur décider de placer sous mandat de dépôt Laurent Mètongnon et les autres co-accusés. Me Lionel Agbo pour sa part, est très surpris par la date du procès fixée au 19 décembre 2017. Il rappelle que : « selon l’art 402 du code de procédure, le procès en flagrant délit est programmé le jour le plus proche, c’est-à-dire pour ce cas, demain vendredi ou au plus loin dans 72h, c’est-à-dire lundi. En fixant ce procès le 19 décembre 2017, soit dans presqu’un mois, il revient à chacun de se faire son idée sur cette affaire où le dénouement est arrêté d’avance ».
Les camarades de lutte de Laurent Mètongnon tant dans l’action syndicale que du Front pour le sursaut patriotique, ne cachent pas leur colère et promettent que : « le peuple ne se laissera pas faire. Il y a une volonté du pouvoir de contraindre au silence le camarade Mètongnon, de l’embastiller arbitrairement et surtout de l’humilier ». Ces partisans s’indignent que sur le champ de la lutte contre la corruption, ce soient des affaires floues de supposées commissions occultes de 71 millions, non prouvés, qui fassent l’objet de poursuites judiciaires pendant que des cas de détournement en milliards comme l’affaire Censad, machines agricoles, Maria Gléta, Ppea2, Icc services et consorts, sont ignorés et les auteurs de ces forfaitures qui ont porté préjudice aux populations et à l’Etat, se promènent librement, côtoient les dirigeants en place et narguent toujours le peuple.
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