Bénin : Le Fsp dénonce une gouvernance autoritariste et ploutocratique

C’est dans la salle de conférence archicomble du chant d’oiseau à Cotonou, que les membres du Front pour le sursaut patriotique ont tenu leur conférence de presse le vendredi 8 décembre 2017.Face à l’assistance et aux professionnels des médias, les membres de la coordination du Fsp et les députés de l’opposition parlementaires présents ont dénoncé à travers des exposés et des déclarations, ce qu’ils qualifient de gouvernance autoritariste et ploutocratique. Ils appellent les populations à la résistance, en préparant les Etats généraux du peuple.

Dans la déclaration liminaire lue par Gilbert Kouessi au nom du Fsp, des explications ont été données sur les raisons de l’exil des jeunes : « les jeunes Africains s’exilent à cause des guerres, de la mauvaise gouvernance et des présidents kleptocrates ». La déclaration du Fsp tient pour responsable de la migration les dirigeants qui se servent au lieu de servir le peuple. Pour le cas du Bénin, l’orateur Gilbert Kouessi a indiqué que le président Patrice Talon est arrivé au pouvoir à la suite des engagements, au terme desquels il promettait le bonheur à son peuple en mentionnant surtout son désir d’être porté en triomphe à la fin de son mandat. Dans les faits, c’est tout le contraire remarque-t-il : « nous approchons les deux ans de pouvoir de Talon, mais la situation ne fait qu’empirer ». Le Fsp relève un instinct grégaire d’appropriation développé par le pouvoir en place : « pendant que le peuple souffre, Patrice Talon et son clan pillent et régente tout : le port, l’aéroport, les infrastructures, le coton, l’anacarde etc. ».

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Les procédés ploutocratiques

Il note qu’aucune activité génératrice de revenu n’échappe aux prédateurs membres du régime. Il indexe le gouvernement comme étant responsable de nombreux cas de délits d’initiés, de privatisation généralisée des services publics, et de marchés de gré à gré qui sont devenus la norme sous la rupture. C’est cet instinct vorace du pouvoir actuel à vouloir régenter tous les secteurs économiques que le Fsp trouve ploutocratique.

Et pour étendre son influence sur les leviers économiques, le Fsp relève que le gouvernement a installé une « gouvernance autocratique » selon Eugène Azatassou. Une autocratie qu’il caractérise par le non respect des lois établies, qui sont remplacées par la seule volonté du président de la République. Il en veut pour preuve la non installation des membres du Cos-Lépi, qui devait pourtant être faite depuis juillet selon la loi. Il constate que le gouvernement de Talon, qui qualifiait d’Etat voyou « tout Etat qui ne respecte pas les lois et les décisions de justice », est devenu le champion du non respect des lois de la république et des décisions de justice.

L’appel à la résistance

C’est fort de ce constat que l’honorable Ahossi a fait remarquer que : « les attaques contre la démocratie se multiplient. Après l’affaire de 18kg de cocaïne mal ficelée contre Ajavon, c’était l’affaire Mètongnon, puis  hier Atao, peut être que demain ce sera l’affaire Ahossi ». C’est pour cela qu’il a demandé à l’assistance de renforcer le combat du Fsp tout en précisant : « nous devons nous battre, car celui qui a peur est sûr de mourir ». Il a réaffirmé sa détermination à rester dans le camp de l’opposition parlementaire, quoi que cela lui coûte : « je ne suis pas prêt à militer au sein de la mafia qui détient la majorité au parlement ». Les propos de l’honorable Maxime Houédjissin sont allés dans le même sens.

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Lui qui représentait à cette conférence le président Nicéphore Soglo : « le président Soglo a reçu le devoir national de rester au chevet de la démocratie. Il est question de venir soutenir les camarades du Fsp qui étaient les instigateurs de la conférence des forces vives de la nation en 1990. Sans les actions du Fsp, l’actuel gouvernement ne serait pas aux affaires », avant d’ajouter que : « sans la paix, il n y a pas de démocratie, voici que nous ne sommes plus dans un Etat de droit ». Abordant les questions de procès sélectifs, il remarque que : « notre pays est devenu un pays de kg de cocaïne et maintenant de faux médicaments ».

On retiendra surtout de l’honorable Houédjissin, son témoignage sur l’éducation politique : « l’éducation politique que nous avons reçue nous enseignait la prospérité du Bénin et non de chercher à devenir le plus riche du pays, s’accaparer tous les biens et contrôler toutes les activités économiques ». Jean Kokou Zounon est revenu sur l’affaire Mètongnon et sur les décisions maladroites des autorités universitaires, à propos des conditions de vie et d’apprentissage des étudiants.

Léonce Houngbadji qui était le modérateur de ladite conférence, a tenu des propos prophétiques : « tout ce que à quoi nous assistons ces derniers temps constituent des signes de fin de règne. Allez et dites à tout le monde que nous tirons déjà vers la fin de règne du régime de la rupture »

Une réponse

  1. Avatar de KPOGUE
    KPOGUE

    Ne vous inquiétez de rien, vous trouverez plus que de mots les prochaines fois.

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