Il est difficile de deviner ce qui serait arrivé hier mardi 23 janvier 2018 au cours de la marche de protestation du Fsp, si la hiérarchie policière n’avait pas devant chaque incident, gardé raison pour éviter des altercations entre policiers et manifestants… Tant les nerfs étaient visiblement surchauffés des deux côtés. C’est dommage qu’on ait frôlé le chaos à cause du désir obsessionnel d’un individu à faire respecter sa volonté.
Tout commence à la place Lénine au quartier Akpakpa à Cotonou, lieu de rassemblement et de départ de la manifestation. Les militants avoisinaient le millier autour de 9h 30 mn. Est aussi présente une escouade de policiers, chargés d’encadrer la marche. La veille de la marche soit le lundi 22 janvier 2018 au soir, le préfet du Littoral a fait une sortie sur une chaîne de télévision privée, annonçant un changement d’itinéraire. C’est ce qui a constitué le premier incident à la place Lénine, lorsque Léonce Houngbadji s’est rapproché des éléments de la police pour connaitre de l’itinéraire. Des échanges, il résultera des positions tranchées.
Celle de la police qui entendait respecter l’itinéraire du préfet, et celle des manifestants qui voulaient passer par l’itinéraire de départ. La hiérarchie policière sur les lieux évite l’incident et laisse passer la foule qui emprunte donc l’itinéraire de départ, et non plus celui du préfet. Partis de la place Lénine, les manifestants rallient le carrefour Sacré cœur puis traversent le pont Dantokpa. Dans les différents quartiers traversés par la marche, les habitants accourent et font grossir la foule. Du millier de manifestants au départ de la place Lénine, on peut dénombrer près de 6 mille personnes en observant la foule sur le pont Dantokpa. La police qui avait laissé les manifestants suivre l’itinéraire initial, est allée prendre position au niveau du carrefour Saint-Michel, avec un dispositif renforcé en hommes et en équipements pour empêcher les manifestants de poursuivre. La police leur indique de continuer la marche en passant par le boulevard Steinmetz, c’est-dire l’itinéraire du préfet. Mais ces derniers opposent une fin de non recevoir à l’injonction. Les esprits s’échauffent de part et d’autre. Le temps passe et après, le dispositif de la police recule, la foule avance jubilant, puis rencontre un troisième obstacle au carrefour Diversité. Les policiers qui se sont repliés exigent avec fermeté que les manifestants passent par la rue pavée qui mène à Guinkomey, pour rallier la mosquée de Zongo et enfin la bourse du travail, comme pour emprunter toujours l’itinéraire du préfet. Mais une fois de plus, les manifestants résistent.
Les éléments de la police anti-émeute semblent prêts à charger les manifestants. Les voix s’élèvent, on aperçoit Paul Issè Iko en discussion avec la hiérarchie policière sur les lieux. Son plaidoyer laisse entendre : « nous ne sommes plus qu’à quelques mètres de la Bourse du travail, laissez-nous passer, c’est une marche pacifique ». Des autorités policières sont en conversation au téléphone, pendant que les éléments de la police venus en renfort, optent pour l’action face à une foule déterminée à résister à l’assaut. Après plus de 30 mn de statu quo, l’ordre est donné par la hiérarchie de la police sur place, de laisser poursuivre la marche sur l’itinéraire initial. C’est la liesse populaire, mêlée de cris stridents, clamant « la victoire du peuple sur la tyrannie ». Les manifestants rejoignent la Bourse du travail après de rudes épreuves de courage et de résistance. Mais on peut à tout le moins, saluer le sens de professionnalisme de la hiérarchie policière, qui n’a pas laissé se réaliser des altercations aux potentielles conséquences inestimables, entre policiers et manifestants
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