La levée de boucliers contre la loi sur le retrait du droit de grève au Bénin suscite encore quelques interrogations dans la sphère des matières grises béninoises. Dans une réflexion publiée dans le magazine Jeune Afrique, le docteur en science politique Oswald Padonou pense que la lutte pour le droit de grève, bien que louable, n’était pas une lutte urgente. « Tous les travailleurs doivent-ils bénéficier de ce droit là quand d’autres, fondamentaux peuvent être mis en péril par cette logique de divinisation de la grève? » s’est interrogé Oswald Padonou.
Le politologue aurait souhaité que les discussions portent sur d’autres questions existentielles comme la survie, puisque les élites qui menaient ce débat sur la grève ignoraient que pour la majorité écrasante des béninois, l’urgence était tout simplement de survivre parce qu’il fallait bien avoir un emploi salarié pour prétendre gréver. L’urgence était aussi d’avoir accès à l’éducation, à la sécurité, à la santé et à la justice entre autres. Il regrette qu’ « au Bénin comme ailleurs en Afrique, tout tourne exagérément autour du pouvoir politique : sa conquête, la lutte pour s’y maintenir ou y revenir pour participer au grand festin de captation des ressources publiques.».
En attendant que cette « quadrature du cercle » se brise un jour, le docteur en science politique a salué la réaffirmation du pouvoir indispensable de régulation du juge constitutionnel même s’il semble lui reprocher sa décision sur certains points .En effet, pour le Dr Padonou, la décision de la Cour de ne plus restreindre le droit de grève pose un problème au niveau des forces armées béninoises. A l’en croire,ces derniers peuvent prétexter de ce droit pour se mutiner.
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