Entre 2012 à 2016, les relations entre Yayi et son ami Patrice Talon furent conflictuelles. Cette guerre fratricide et impitoyable a pris fin avec l’élection de Patrice Talon à la magistrature suprême.Mais après deux ans de trêve, le 2e congrès des Fcbe propulse Yayi au devant de la scène, avec pour objectif inavoué de rendre à Talon la monnaie de sa pièce. Quelques jours après sa prise de pouvoir, Patrice Talon s’est retrouvé à Abidjan en compagnie de son prédécesseur Boni Yayi. Les deux amis dont les relations ont été brouillées par une affaire d’empoisonnement se sont rencontrés à dans la résidence privée du président Ouattara, en présence du président togolais Faure Gnassingbé.
Au menu de cette rencontre : accusations, mea culpa, promesses. On croyait en avoir fini avec cette rivalité qui a duré quatre bonnes années, mais erreur. Le temps des excuses et du pardon n’a nullement effacé des esprits la rancune. Même l’élection de Patrice Talon n’a pas réussi à adoucir les cœurs. Et deux ans après, les rivalités reviennent au galop. Si aucune action, aucun discours ne permet de le dire de façon ostentatoire, on peut oser dire que les deux hommes, amis d’hier, se vouent une inimitié réciproque. Le silence observé n’est qu’artificiel puisqu’il est le fruit du « gentleman agrement » obtenu à Abidjan.
Le 2e congrès des Fcbe va changer la donne. Boni Yayi vient d’en être élu président d’honneur. Avec ce titre, l’homme qui se dit au chômage depuis deux ans, en profitera pour mettre un pied en politique. Avec ce titre, Yayi se déclare presque de l’opposition à Talon, et il ne va pas pour autant croiser les bras face aux dérives du quinquennat actuel. Dans les coulisses du congrès, Yayi avait clairement fait signifier sa volonté de voir les Fcbe devenir une grande force politique de l’opposition, et il a ironiquement parlé de l’échec de la situation socio-économique en disant qu’on est passé de la pauvreté à la misère.
Ceci dit, on comprend qu’au-delà du discours polissé prononcé à la tribune de ce congrès, Yayi a en projet de marquer un peu Patrice Talon à la culotte. D’ailleurs, on ne s’en cache pas au sein de cette famille politique. Valentin Djènontin a parlé de la défense du bilan de Yayi. De 2012 à 2016, Talon parti en exil entre temps à cause du mandat d’arrêt lancé contre lui pour l’affaire d’empoisonnement et de coup d’Etat, s’est mué en homme politique redoutable, finançant toute l’opposition contre l’autre. Il est donc clair que Talon avait rendu le second quinquennat presque invivable pour Yayi.
Le retour de ce dernier en politique ne serait-il pas pour régler les comptes ? Selon des sources proches de l’ex président, l’option politique de Yayi n’exclut pas cela, surtout que le gouvernement actuel avec sa politique actuelle, ne lui fait aucun cadeau, dénigrant en permanence son bilan. L’avènement de Talon au pouvoir ressuscite donc cette querelle entre deux hommes, querelle qui résiste hélas au temps, et qui risque d’empoissonner le quinquennat 2016-2021 comme celui qui l’a précédé
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