Bénin : Le gouvernement dans la ruse avec les syndicalistes

La ministre du travail et de la fonction publique Mathys Adidjatou, et son collègue le Garde des sceaux ministre de la justice Joseph Djogbénou, étaient face à la pressele vendredi dernier pour lancer un appel aux responsables des centrales et confédérations syndicales, afin qu’ils reviennent à la table du dialogue social prévue pour demain. Mais force est de constater que le gouvernement joue au double jeu avec les travailleurs grévistes.

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Depuis le début de cette crise sociale en janvier 2018, la disponibilité et la volonté des travailleurs à dialoguer avec le pouvoir exécutif n’ont jamais fait défaut. Au départ, la principale revendication des agents de l’Etat portait sur l’annulation de la loi portant sur le retrait du droit de grève aux travailleurs.

Malgré les mouvements de débrayage dans l’administration publique et les différentes actions de mobilisation des travailleurs, aucune autorité aussi bien du parlement que du côté du gouvernement, n’a daigné les recevoir pour leur expliquer la nécessité et le bien-fondé ou non du vote de cette loi. Ainsi, les travailleurs mécontents ont réalisé que les dirigeants ne sont pas prêts à les écouter, et ils ont alors ajouté d’autres revendications à la première.

La Cour constitutionnelle entre-temps, était intervenue pour déclarer anticonstitutionnel le vote de la loi portant retrait du droit de grève aux travailleurs. Cette décision a conduit les agents du secteur de la justice et celui de la santé, à surseoir à leur mouvement de grève pour reprendre du service.

Les travailleurs ont toujours montré leur volonté de dialoguer avec le gouvernement. La preuve en est que les responsables des centrales et confédérations syndicales avaient plusieurs fois réclamé une rencontre avec le chef de l’Etat en personne. Ce dernier leur avait d’abord fait un faux bond pour raison de calendrier, selon un communiqué du palais de la Marina, avant d’accepter de les recevoir le mardi 06 février 2018. Mais de toutes ces rencontres, aucune satisfaction pour les travailleurs.

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La plateforme revendicative des travailleurs est depuis restée lettre morte. Ce dernier avait encore convoqué les syndicats des travailleurs le jeudi 08 mars 2018, pour des discussions en vue d’arriver à bout de la crise. Certains responsables syndicaux en tournée d’information à l’intérieur du pays, étaient revenus précipitamment à Cotonou pour participer aux échanges avec le gouvernement.

Hélas ! C’est encore le gouvernement à travers son ministère du travail et de la fonction publique, qui a reporté cette rencontre. Un gouvernement qui se comporte comme si la résolution de la crise sociale n’est de ses priorités.

Le comportement ambigu du gouvernement

Aujourd’hui, il est clair que le gouvernement joue à « Jacques où es-tu » avec les travailleurs. Ces derniers ne comprennent pas cette attitude qui consiste à retourner la population contre eux… La dernière sortie des ministres Mathys Adidjatou et de Joseph Djogbénou en est une illustration parfaite. C’est le ministère du travail et de la fonction publique qui a demandé le report de la rencontre du jeudi dernier contre toute attente. Il est étonnant que le lendemain, la ministre Adidjatou assistée de son collègue Joseph Djogbénou, déclare que le gouvernement appelle les responsables syndicaux à un dialogue sans condition comme si les travailleurs avaient fermé la porte aux négociations.

Aussi, le ton adopté par le garde des sceaux n’est pas du tout rassurant. Le gouvernement ne peut vouloir chercher l’apaisement dans cette crise et continuer d’affirmer que la grève est illégale jusqu’à les menacer de radiation. Le gouvernement demeure donc dans une logique de bras de fer continuel, même s’il brandit aujourd’hui la signature de six (06) arrêtés pour améliorer les conditions de vie des travailleurs.

L’année blanche pointe à l’horizon et l’on se demande si nos dirigeants auront le courage d’aller à cette extrémité, en hypothéquant l’avenir de millions d’élèves et étudiants. Ce serait un acte inédit de plus, à mettre à l’actif de Talon et compagnies.

Les Béninois dans leur grande majorité ont élu le président Talon pour apporter des solutions à leurs problèmes et non en créer. Malheureusement, les actions du régime en place dans la plupart des cas, sont décriées par la population parce que le pouvoir ne met pas l’homme au centre de ses préoccupations. Il s’avère nécessaire que le gouvernement revoit ses priorités, la paix sociale en dépend

2 réponses

  1. Avatar de Amaury
    Amaury

    Les supporters de la rupture sur le forum vont encore nier ces évidences. Tchrrrrr

  2. Avatar de Abc
    Abc

    Agbonnon Agbonnon
    Ce sont des gens qui sont venus nous faire perdre du temps

    On supprime les bourses et secours aux étudiants et vous appelez ça réforme.

    Chers députés bmp, faites confiance au peuple, vous serez tous balayés avec ou sans ravip

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