Le 15 février dernier, par décret N°2018-041, le chef de l’Etat a nommé Noukpo Clément Kiki comme ambassadeur du Bénin en Russie. Une nomination bien aux antipodes des pratiques de bonne gouvernance tant prônées actuellement, dans la mesure où l’intéressé a dans son jeune parcours de diplomate une tâche noire qui ne militait pas en faveur d’une telle promotion.
Il doit bien compter parmi les privilégiés de la république que rien n’arrête dans leurs excès et leurs turpitudes. Rien, ni les lois, ni l’éthique. Ces privilégiés semblent bénéficier d’une immunité particulière, qui les met à l’abri de toutes les sanctions. Noukpo Clément Kiki en est un exemple patent. Le 15 février dernier, il est nommé ambassadeur du Bénin près la Russie, à la surprise générale. En effet, Noukpo Clément Kiki a été ambassadeur du Bénin près le Canada pendant quelques mois, avant d’être « chassé » de ce pays. Les autorités canadiennes l’avaient déclaré « persona non grata », suite à la plainte d’une dame accusant l’ambassadeur de harcèlement sexuel. Il retourne au pays, mais sans la malchance de retourner à la craie pour continuer à dispenser ses cours de mathématiques dans les collèges. Après quelques mois de passage à vide, il est nommé ambassadeur du Bénin près la Russie, l’un des pays d’Europe de l’est qui entretient des relations diplomatiques séculaires avec le Bénin. Cette nouvelle nomination est si curieuse, qu’elle relance la polémique sur la place de la bonne gouvernance dans les nominations. Au lieu qu’il soit puni sévèrement pour la faute commise qui jette un discrédit sur tout un pays, Clément Kiki a connu une promotion.
Le chef de l’Etat a donc fermé les yeux sur sa faute, pour le nommer à un autre poste diplomatique. Une double faveur pour cet enseignant de collèges, qui n’a rien à voir avec la diplomatie. Noukpo Clément Kiki semble avoir une immunité qui l’a absout une fois sa faute commise, car une autre personne que lui aurait été punie sans aucun égard. Il s’agit ni plus ni moins, d’une situation de favoritisme contraire aux idéaux de bonne gouvernance et d’éthique, prônées par le président Talon et son gouvernement. C’est la preuve qu’il existe au Bénin des citoyens privilégiés, qui sont promus et valorisés en dépit de leurs fautes. A eux l’on ne tient rigueur de rien, et aucune sanction ne leur est appliquée en dépit de leurs fautes. Les lois, la rigueur et les principes de bonne gouvernance, ne sont donc appliqués à ceux qui n’ont hélas pas de mentor ou de parrain politique, dans le cercle très fermé des « proches » du président de la république. Ainsi va la lutte contre la corruption sous Talon
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