Les manœuvres orchestrées dans les coulisses de la désignation des représentants de l’Assemblée nationale à la prochaine mandature de la Cour constitutionnelle inquiètent plus d’un sur l’avenir de la démocratie béninoise. Elles sont révélatrices de la détermination du régime de la Rupture à instrumentaliser cette institution. Quand l’on sait aussi que le gouvernement du Président Patrice Talon dont le professeur Joseph Djogbénou est l’une des figures de proue, est plutôt passé maître dans l’art de violer des décisions de la Cour constitutionnelle, il y a lieu de craindre pour la crédibilité de la prochaine cour.
On se souvient de la décision Dcc 17-082 du 13 avril 2017 de la Cour au terme de laquelle la cour a estimé que Me Joseph Djogbénou a méconnu la constitution en continuant d’enseigner en tant que ministre à l’université. En clair, la haute juridiction lui a interdit de continuer de donner les cours à l’université, puisqu’il ne peut pas être ministre et enseignant à la fois. Or, récemment, il a même présidé une soutenance de thèse de doctorat, malgré l’injonction de la Cour constitutionnelle, au vu et au su de tout le monde. Un autre cas de violation a été le non-respect de la disposition concernant le remplacement d’un membre démissionnaire de la Cour. Ce qui devrait intervenir dans le mois de la démission. Or, ce remplacement n’a jamais été effectué plus de cinq mois après la démission de Simplice Dato. De la même manière, la décision de la haute juridiction portant réhabilitation du bureau de l’Arcep n’a pas été respectée. Le chef de l’Etat a maintenu ses protégés à la tête de la structure jusqu’à ce jour. Idem pour la non-réhabilitation de l’ancien directeur général de l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (Ortb), Stéphane Todomè, en violation de la décision de la Cour constitutionnelle par le gouvernement. On pourrait en citer d’autres, car la liste des violations des décisions de la Cour constitutionnelle par le tandem Talon-Djogbénou est longue en deux ans d’exercice du pouvoir d’Etat.
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