Malgré l’installation du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi), l’idée de l’utilisation d’une liste électorale à extraire du Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip) continue de germer. La très probable élection du ministre de la Justice, Joseph Djogbénou, à la tête de la Cour constitutionnelle, conforte cette hypothèse, car ce « griot » de la Rupture est capable de tordre le cou à la loi contre les prérogatives du Cos/Lépi et faire passer la liste issue du Ravip.
Gagner à tout prix les prochaines élections est la principale raison des manœuvres politiciennes que l’on voit actuellement sous le régime de la Rupture. Pour y arriver, il faudra avoir une liste électorale taillée sur mesure. Apparemment, le Chef de l’Etat et ses affidés travaillent pour extraire du Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip) au détriment de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) pour réussir leur coup contre la transparence des élections.
Lors d’une émission télévisée dans le cadre du bilan des deux ans du Président Patrice Talon au pouvoir, l’actuel ministre de l’Intérieur, Sacca Lafia, a défendu l’utilisation d’une liste électorale issue du Ravip pour organiser les prochaines élections. Il a même expliqué que ce fichier électoral serait plus fiable que la Lépi. Comme lui, ce dimanche 13 mai 2018, le président de l’aile dissidente de la Renaissance du Bénin, Abraham Zinzindohoué, est allé dans le même sens. Selon ce dernier, il serait de l’intérêt du peuple béninois d’utiliser une liste provenant du Ravip. Dans les milieux proches du chef de l’Etat, on soutient avec fermeté que c’est la seule panacée pour damer le pion à l’opposition aux prochaines joutes électorales.
Pour ce faire, les faucons du régime de la Rupture ont tout en main pour réussir leur coup contre la démocratie béninoise à travers l’organisation tronquée des élections. Le chef de l’Etat a l’Assemblée nationale sous ses bottes. Il lui suffit d’envoyer au parlement une loi portant modification de la loi sur la Lépi que sa majorité mécanique va adopter. De son côté, la Cour constitutionnelle, qui serait dirigée par Me Joseph Djogbénou aux ordres du gouvernement, va la déclarer conforme à la Constitution. Ainsi, le jeu sera fait. La Lépi sera enterrée pour laisser place à un fichier électoral issu du Ravip, bien que la loi ait accordé une durée de dix ans de validité à la Lépi. C’est dire que la prochaine Cour constitutionnelle aux ordres du régime de la ruse et de la rage est une menace pour la démocratie et la paix sociale au Bénin. Nul n’ignore les conséquences d’une élection tronquée sur les populations. La société civile, le peuple béninois et la communauté internationale doivent maintenir la veille citoyenne contre ce qui trame dans les coulisses de la Rupture
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