L’actuel président du Conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), Eustache Kotigan, a été entendu ce mardi 19 juin 2018, au tribunal de première instance de Cotonou, dans le dossier Cnss (Caisse nationale de sécurité sociale).Soumis aux questions des avocats de la défense, du ministère public et du juge en charge du dossier, Rodolphe Azo, il faisait des déclarations contradictoires, les unes contre les autres, au point où le tribunal a reporté les auditions des prévenus au 27 juin 2018. Au prétoire, ce mardi, l’actuel président du Conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), Eustache Kotigan a montré ses limites dans le dossier-Cnss. Pendant des heures, il allait du coq à l’âne à la grande surprise du public et des juristes.
Comme le gouvernement du Président Patrice Talon, il a soutenu que les 16 milliards de la Cnss déposés à la Banque internationale du Bénin (Bibe) étaient des placements à risques, sous son prédécesseur, Laurent Mètongnon, car ladite banque était en faillite. Quelles sont les preuves que la Bibe était en faillite en 2014 ? Est-ce parce que le gouvernement a affirmé en Conseil des ministres que vous affirmez que la Bibe était en faillite ? Avez-vous les preuves que ce que vous affirmez est vrai ? Quel le rapport de la Bceao qui le confirme ? Voilà autant de questions des avocats auxquelles Eustache Kotigan n’a pas pu répondre au grand étonnement de l’assistance. Il s’est contenté de dire que l’Etat a dû prendre quatre milliards des placements de la Cnss pour restructurer la Bibe en difficulté en tant qu’actionnaire. Il a même souligné que l’Etat est actionnaire de la Bibe à hauteur de 55%.
Cette déclaration de M. Kotigan a amené les avocats à lui poser cette question : Pourquoi alors l’Etat refuse qu’on place de l’argent dans une banque où il est actionnaire ? Là encore, il n’a pas pu donner une réponse au juge. Une autre interrogation lui a été encore adressée : entre un actionnaire ou un déposant qui prend plus de risques ? Le prévenu a affirmé que c’est l’actionnaire et que c’est le déposant qui doit être vite dédommagé en cas de difficultés. La Cnss a-t-elle demandé de retirer ses sous quand elle a appris que la Bibe est en difficulté ? Eustache Kotigan a répondu par la négative. Sur quelle base alors on dit que Laurent Mètongnon et ses co-accusés ont fait des placements à risque à la Bibe qui a même la garantie de l’Etat ? Il dit qu’il n’est pas travailleur de la Bibe.
Le juge Azo n’a pas attendu la fin de l’audition de M. Kotigan, avant de renvoyer la poursuite du procès au 27 juin prochain. On attend de voir ce qui sera décidé dans huit jours.
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