Le projet du code électoral qui vient d’être adopté par la commission des lois de l’Assemblée nationale, est en bonne voie d’être aussi adopté en plénière. Etant donné que le bloc de la majorité parlementaire, Bmp, initiateur de ce projet correctif du code électoral, détient la majorité nécessaire pour l’adoption de ce projet au parlement. Si ce projet correctif est adopté en l’état, il consacrera l’exclusion des pauvres, des jeunes et des femmes à être candidats aux différentes élections sous la rupture. 250 millions de caution par candidat dans le cadre des élections présidentielles et 200 millions par liste de candidats pour les élections législatives, voilà les montants contenus dans le projet correctif du code électoral qui vient d’être adopté par la commission des lois de l’Assemblée nationale.
Ce projet du code électoral initié par des députés membres du bloc de la majorité parlementaire a une chance d’être adopté en plénière au parlement. L’adoption de ce texte avec ces montants de cautionnement à ces deux élections sera une première en termes de réformes de la loi électorale au Bénin. Les partisans de cette réforme expliquent que ces montants ont pour but de décourager des candidats fantaisistes. Car pour donner du sérieux à ces deux scrutins de grande importance, il faut fixer des cautions susceptibles de décourager les aventuriers et bien d’autres opportunistes. Un député membre du Bmp explique que l’élection présidentielle par exemple nécessite un budget conséquent de campagne que la loi étend jusqu’à 15 milliards.
Dès lors ne peut rassembler cette somme qu’un candidat qui est en mesure de payer la caution de 250 millions. La loi prévoit le plafond de la campagne des élections législatives jusqu’à 1,5 milliard par candidat. De même un parti qui entend donc présenter un nombre important de candidats à cette échéance électorale devrait être en mesure de payer 200 millions. Cet argumentaire ne rencontre cependant pas l’assentiment de tous. Le cas de l’He Guy Mitokpè, membre de la commission des lois à l’Assemblée nationale qui qualifie ces réformes du code électoral d’«incongruités » sur les antennes de la radio nationale. Ce député est ulcéré par ces montants. Il témoigne que ces montants sont les plus élevés autant sur le continent africain qu’ailleurs. Il rapporte qu’en France comme aux Etats-Unis, les candidats à la présidentielle ne débourse aucun sou. Guy Mitokpè trouvent qu’on ne peut pas réduire la politique à une activité des seules riches. Il estime qu’il n’a pas que les riches qui soient les meilleurs à diriger le pays ou à représenter le peuple au parlement.
Sur le montant faramineux à débourser pour la campagne électorale, le député estiment que ce sont certains candidats qui ont fait de la campagne électorale, une occasion d’achat de conscience et de restitution au peuple de l’argent qui leur a été volé. L’autre curiosité des montants proposés par le projet de code électoral porte sur l’exclusion des pauvres à espérer devenir candidats aux élections présidentielle et législative. Ces montants de cautionnement excluent aussi autant les femmes que les jeunes. Combien peuvent être les jeunes et les femmes capables de rassembler ces montants autant pour les législatives que la présidentielle. Un contraste avec la campagne entretenue par les députés du Bmp, il y a de cela quelques semaines qui portaient sur la présence accrue des femmes au parlement. Ces montants de cautionnement sont-ils à la portée des femmes ? On peut déjà conclure qu’aucun jeune ne sera candidat ni à la présidentielle encore moins aux législatives. A moins de vouloir se sacrifier pour leur mentor, aucun député soucieux d’être réélu ne peut apporter caution à un tel code électoral impopulaire.
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