Après l’avis de ses collègues sur son 7è rapport d’activités, lundi 29 octobre dernier, le Président de l’Assemblée nationale du Bénin, Me Adrien Houngbédji a donné son opinion sur les critiques des uns et des autres notamment au sujet de la démocratie qui serait mise à mal par cette 7ème législature, avec sa complicité. Le président Adrien Houngbédji n’approuve pas que ses collègues de la minorité parlementaire l’accusent d’avoir participé, avec la majorité présidentielle à l’hémicycle, à enterrer la démocratie béninoise. Il regrette plutôt certains comportements de ces députés de l’opposition. Lesquels comportements sont selon lui, contraires aux principes de la démocratie.
« J’ai entendu des collègues dire que nous avons enterré la démocratie pendant cette période. Non ! Nous n’avons pas enterré la démocratie et personne n’enterrera la démocratie.» affirme le président de l’Assemblée nationale pour répondre précisément au député Guy Mitokpè. «Je souhaite que l’opposition fasse son travail et qu’elle le fasse aussi dans le respect de la majorité» ajoute-t-il. En effet, le président Houngbédji accusé aussi d’avoir empêché cette minorité de s’exprimer à des moments donnés, pense que l’opposition au parlement doit s’en prendre à elle-même.
Ses moments et ses termes de déclaration à la tribune, entre autres, sont parfois mal choisis, et cela ne participe pas à la bonne marche de la démocratie, à en croire le président. « Lorsque par exemple, on décide de faire une déclaration publique à la tribune et chaque fois, on choisit de le faire à un moment, et avec les termes sur lesquels l’autre ne peut pas répondre, on ne travaille pas pour la démocratie. On fait de la provocation. » Explique-t-il. Lire ci-dessous, un extrait de son intervention.
Le Président Adrien Houngbédji au sujet du jeu démocratique à l’Assemblée nationale
« […] Pour rentrer dans le détail, on fait ce qu’on peut. Cela n’empêchera pas les adversaires ou les opposants de porter le jugement qu’ils estiment devoir porter. Je voudrais par exemple dire que nous n’avons jamais renvoyé un député ici. D’abord, la manière même dont ceux qui ont prétendu cela le disaient toute à l’heure, prouve qu’ils ne se prennent pas eux-mêmes au sérieux. Un ou deux députés ont voulu faire de déclaration à la tribune alors que nous étions en session extraordinaire et le président de l’Assemblée nationale a usé de son pouvoir en disant ‘’Ce n’est pas le lieu ni le moment de faire une déclaration à la tribune’’. Les intéressés ont compris et n’ont même pas insisté. Cela m’étonne qu’aujourd’hui, on parle encore de ça. Non ! Nous n’avons jamais empêché l’opposition de parler et nous n’avons jamais renvoyé l’opposition.
J’ai écouté également les critiques sur les propositions de lois qui ont été déposées et qui n’ont pas été examinées. Comme vous le savez, lorsque les propositions de lois sont déposées, notre rôle ici en tant que président de l’Assemblée nationale, c’est de les affecter aux commissions compétentes. Si les commissions compétentes n’arrivent pas à les étudier dans le temps qu’il faut, le Règlement intérieur nous dit de prendre ces dossiers et de les retourner à leurs auteurs qui peuvent les réintroduire. C’est ce que dit le Règlement intérieur en son article 76.2.
Je voudrais maintenant parler du contrôle de l’action gouvernementale. Encore une fois, la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a. Il faut un temps pour examiner les questions orales et les questions d’actualité. Nous avons-nous-mêmes fixé ici le jour où nous allons faire cela. Mais force est de constater que le volume du travail que nous avons, du point de vue législatif, nous a empêchés de le faire. Nous avons voté plus de lois qu’aucune législature n’en a votées parce que nous sommes en période de réforme, qu’il faut aller vite, que le gouvernement a besoin de ressources.
A titre illustratif, en l’espace de quelques mois, plus de 200 milliards FCFA ont été mis à la disposition du gouvernement à travers des lois. Ça a pris tout le temps et on s’est retrouvé avec des questions orales qui n’ont pas pu être débattu. J’ai posé la question à la Conférence des présidents pour savoir si nous ne pourrions pas profiter de cette période de deuxième session ordinaire de l’année 2018 pour soutirer quelques journées ; afin d’examiner les questions orales et les questions d’actualité, la Conférence des présidents ne m’a pas suivi. La Conférence des présidents a dit que cette période est uniquement consacrée au budget général de l’Etat. Moi je souhaite que le contrôle de l’action gouvernementale soit fait parce que c’est là que le bât blesse dans notre institution.
J’ai entendu des collègues dire que nous avons enterré la démocratie pendant cette période. Non ! Nous n’avons pas enterré la démocratie et personne n’enterrera la démocratie. Je souhaite que l’opposition fasse son travail et qu’elle le fasse aussi dans le respect de la majorité. Lorsque par exemple, on décide de faire une déclaration publique à la tribune et chaque fois, on choisit de le faire à un moment, et avec les termes sur lesquels l’autre ne peut pas répondre, on ne travaille pas pour la démocratie. On fait de la provocation. J’ai vu sur les réseaux, un film sur un Parlement africain où des collègues sont en train de se battre sérieusement. Nous n’en arriverons pas là. Si nous ne voulons pas en arriver là, il faut qu’il y ait du respect des deux côtés. En nous respectant, nous respectons l’institution.»
Bénin : Guy Mitokpè accuse Houngbédji d’avoir participé à enterrer la démocratie béninoise
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