Le président rwandais, Juvénal Habyarimana, décédait en avril 1994, après que son avion, un Falcon 50 soit touché par un missile alors qu’il s’approchait de Kigali. Le président selon la presse, revenait d’une réunion en Tanzanie où il était censé trouver les moyens de mettre en place un gouvernement de transition au Rwanda. L’assassinat aurait marqué un tournant dans la lutte pour le contrôle national du pays et a été suivi d’un génocide qui a entraîné la perte d’environ 800 000 personnes.
l’accusation
En juillet de la même année, La France ouvrait une enquête sur l’accident d’avion à la demande des familles de l’équipage français. Un groupe de proches alliés de Paul Kagame, alors président du Rwanda depuis 2000, qui a dirigé une résistance armée contre le gouvernement hutu, est accusé. Les suspects faisaient face selon des sources judiciaires à des accusations de meurtre en lien avec une entreprise terroriste, complicité de meurtre en collaboration avec une entreprise terroriste et complot en vue de commettre des actes de terrorisme.
Une instruction est alors mandatée par la France et du 05 au 15 décembre 2010, le juge Marc Trevidic arrivait au Burundi pour investigation. « Le gouvernement rwandais espère que c’est la première étape vers la conclusion globale de cette affaire regrettable basée sur des manipulations politiques de la part de personnes intéressées par la déstabilisation du Rwanda », déclarait alors le Ministre de la Justice Tharcisse Karugarama.
Le non -lieu
En octobre 2018, Un procureur français a recommandé d’abandonner les poursuites contre huit hauts responsables rwandais, dont le ministre de la Défense, qui faisaient l’objet d’une enquête après le décès du président Juvenal Habyarimana. Une recommandation après trois fermetures et trois réouvertures du même dossier.
Ce 24 Décembre selon, la presse internationale, Les juges d’instruction Jean-Marc Herbaut et Nathalie Poux, en charge du dossier prononçaient un non-lieu abondant dans le sens du procureur, pour « défaut d’éléments probants pouvant justifier la tenue d’un procès ». Un non lieu donc pour une affaire que l’administration de Kagame taxait de biaisée.
Et pour Richard Sezibera, porte-parole du gouvernement, en des propos rapportés par la presse d’espérer que cela mettrait fin « à une tentative éhontée, durant les deux dernières décennies, de faire obstacle à la justice quant au génocide des Tutsis ». Alors que pour des observateurs, la France avec ce non-lieu faisait d’une pierre deux coups ; elle s’empêchait de saper les relations actuellement cordiales avec Kigali et évitait de mettre à nue des faits sur sa possible implication dans les génocides de 1998.
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