Ganiou Soglo était dans les rues ce matin pour parler de la situation politique actuelle. Il a rapidement été entouré par quelques personnes venues écouter son discours. Mais la police n’a pas tardé à faire son apparition. L’un des policiers l’aborde :« Bonjour Monsieur. Vous savez que nous sommes dans une période sensible et comme l’a dit quelqu’un déjà, votre personnalité fait rassembler beaucoup de monde et une telle rencontre devrait normalement recueillir l’avis des autorités administratives. Si vous n’avez pas eu cet avis là, cela veut dire que ce que vous faites est un attroupement et l’attroupement est un délit puni par les textes en vigueur. Sur ce, je voudrais respectueusement vous dire de faire partir les citoyens qui sont autour de vous ». Ganiou Soglo réplique et indique à son vis-à-vis que la police a pour rôle de sécuriser nos frontières en cette période où la menace djihadiste est grande. Il ne lui revient pas de « faire peur aux populations qui viennent simplement parler de leur dignité ». « Vous savez, les droits, partout sur la planète, les gens ont risqué leur vie, leur dignité. Faites ce que vous avez à faire » lance-t-il encore comme un défi aux éléments de la police républicaine.
« Vous allez souffrir qu’on vous dise que c’est un attroupement »
L’agent avec qui il avait engagé la discussion, revient à la charge :« M Soglo (…) Nous sommes respectueux des textes. Je vous sais respectueux des textes. Comprenons-nous ». « Comment voulez-vous que je puisse accepter que ceux qui votent ces lois volent des milliards. Avez-vous oublié Maria Gléta ? Avez-vous oublié l’eau potable ? Avez-vous oublié les machines agricoles ? » réplique-t-il. Le policier essaie de calmer le jeu en disant comprendre son état d’âme. Cependant, insiste-t-il, « une telle manifestation doit recueillir l’autorisation du préfet. Si vous ne l’avez pas eu, vous allez souffrir qu’on vous dise que c’est un attroupement ». Un autre policier visiblement plus âgé que son collègue intervient juste après et prononce comme une sentence : « Ce que vous avez déjà fait jusque-là, c’est bon ».
Ganiou Soglo le remercie et demande aux populations de rentrer chez elles. « Nous allons nous disperser dans la paix et nous allons remercier notre police. Rentrez chez-vous en paix » lance-t-il. Il faut dire que Ganiou Soglo était positionné sur la liste de l’Union Sociale libérale pour les législatives du 28 avril prochain. Son parti ayant été recalé, il n’aura pas la chance de retourner une deuxième fois au parlement après son premier passage il y a quelques années.
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