Après sa sortie médiatique et sa sortie inopinée au marché Dantokpa, l’ancien président de la République, Boni Yayi adresse une lettre ouverte à Patrice Talon pour qu’il suspende le processus électorale au Bénin. Il invite le président de la République Patrice Talon à prendre conscience de l’angoisse du peuple. Dans sa lettre, Boni Yayi renvoie Patrice Talon au préalable de la loi fondamentale du Bénin, la loi Suprême de l’Etat et à laquelle le peuple «a juré loyalisme, fidélité et respect».
Selon Yayi, par cette disposition, «le peuple entend ne pas transiger pour imposer, l’Etat de droit et de démocratie pluraliste, la défense des droits fondamentaux de l’homme, les libertés publiques, la dignité de la personne humaine et la justice». Il demande au chef de l’Etat «d’écouter les gémissements et les angoisses de notre Peuple, en suspendant ce processus électoral qui divise le Bénin». Ceci à travers un message à la nation, aux fins d’épargner à ce peuple déjà exposé à la misère, des lendemains encore plus difficiles.
Il prévient son successeur que sa logique «ne peut que conduire à une institution mort-née, en raison de l’opposition populaire que cette démarche suscite». Yayi informe qu’il a sollicité, compte tenu de la gravité de la situation, l’appui de certains dirigeants de notre sous-région et de la Communauté internationale. Pour lui, «cet appui est nécessaire pour vous convaincre de renoncer à votre choix et de réunir sans délai les fils de ce pays pour mutualiser leurs efforts en vue du renforcement notre démocratie par un scrutin inclusif». Cette nouvelle démarche va contribuer au rétablissement d’un nouveau cadre légal, et institutionnel solidement mieux construit.
Yayi Boni indique que notre arsenal juridique permet à Talon une démarche salutaire. Il estime que les chars d’assaut et la militarisation du pays, sur fond d’arrestations, d’emprisonnements arbitraires des opposants et de panique généralisée, ne sauraient caractériser le contexte d’apaisement. Tout en gardant l’espoir que le chef de l’Etat va renoncer à son dessein de marcher sur «nos corps pour éviter ce coup de force institutionnel, synonyme d’un Coup d’État», Yayi relève que le peuple souverain «est le vrai détenteur du Pouvoir et il s’opposera toujours avec succès à toute dérive autoritaire».
Laisser un commentaire