La décision du président français Emmanuel Macron, de rencontrer les représentants d’une délégation de combattants arabo-kurdes, engagés en Syrie, ne passe pas du tout auprès de la Turquie. En effet, du côté d’Ankara, on estime que les kurdes, combattant notamment au sein de la milice FDS, engagée dans la lutte contre l’État Islamique, sont des terroristes.
Ainsi, c’est via un communiqué de presse que le porte-parole parole du ministère turc des Affaires étrangères, monsieur Hami Aksoy, a fustigé cette rencontre. Dans les faits, le président Macron souhaitait avant tout consolider les liens entre les principaux acteurs de la lutte contre Daesh, en rappelant aux Forces démocratiques syriennes, que la France resterait engagée sur le terrain afin d’empêcher l’EI de revenir. En outre, Paris s’est également engagé à soutenir la reconstruction de la région ainsi que la mise en place de services publics au sein de l’administration semi-autonome kurde.
Une rencontre qui ne fait pas les affaires de l’alliance franco-turc
Les FDS eux, sont en fait une fraction de la milice YPG. Cette milice est considérée par Ankara comme étant elle-même l’extension du Parti des Travailleurs du Kurdistan, un mouvement armé engagé dans une véritable guérilla contre la Turquie, et ce, depuis 1984. D’ailleurs, ce mouvement est considéré par la Turquie, l’Union européenne et les États-Unis comme étant un mouvement de type terroriste. Résultat, la Turquie voit d’un bien mauvais œil le soutien affiché par la France aux FDS, qu’elle estime mouvement terroriste par extension. Hami Aksoy a d’ailleurs pointé du doigt un rapprochement qui ne « sied pas » à l’alliance franco-turque.
La Turquie, contre les forces Kurdes
Malgré le fait que les représentants des forces kurdes aient annoncé la fin de l’autoproclamé califat islamique, le 23 mars dernier, la Turquie continue donc de les avoir dans le viseur. Depuis 2016 d’ailleurs, Ankara a d’ores et déjà mené deux offensives à l’encontre du mouvement YPG. Depuis, le gouvernement Erdogan ne cesse de se montrer menaçant et a d’ores et déjà répété à diverses reprises, son intention de mener de nouvelles opérations. Dans les faits, la Turquie ne souhaite pas voir s’installer à sa frontière, un état kurde semi-autonome susceptible de menacer la région en relançant de vieilles querelles séparatistes.
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