Face à la situation de crise préélectorale que traverse le Bénin et la décision du pouvoir d’aller aux élections législatives avec les deux blocs de la mouvance, les forces de l’opposition durcissent le ton. A travers une déclaration lue dans l’après midi de ce mercredi 3 avril 2019 à Majestic de Cadjèhoun par Guy Mitokpè, l’opposition appelle à des manifestations géantes et pacifiques sur toute l’étendue du territoire dès ce jeudi 4 avril.
Les forces de l’opposition du Bénin choisissent la rue face à leur exclusion. C’est la chanson de révolte «nous ne pouvons plus reculer, nous avons décidé...» qui a suivi la déclaration des forces de l’opposition lue par le député Guy Mitokpè ce mercredi. Comme pour montrer que le mot d’ordre lancé par l’opposition a reçu l’assentiment de toute la salle pleine. Les forces de l’opposition invitent les béninois à battre le macadam dès ce jeudi 4 avril sur toute l’étendue du territoire national pour exiger des élections législatives inclusives.
La déclaration de l’opposition fait suite « à la lourde responsabilité prise par les députés de la mouvance présidentielle, d’enliser le dialogue qui était institué en vue de la recherche de solutions consensuelles». Pour l’opposition, cette attitude inqualifiable est un mépris des attentes des populations qui supportent déjà mal la confiscation du débat par le parlement alors que ce sont les mêmes députés qui ont voté les lois ainsi querellées et taillées sur mesure qui ont abouti à cette situation.
Ensemble pour défendre la démocratie
Dans leur déclaration, les forces de l’opposition estiment que le peuple béninois a eu confirmation de la vassalisation des institution avec la rencontre entre le chef de l’Etat et les présidents des différentes institutions constitutionnelles élargie au président de la CENA et au Médiateur de la République, le lundi 1er avril 2019, pour «une soi-disante concertation sur la crise pré-électorale qui secoue le Bénin». Selon Mitopkè, le communiqué lu par le porte-parole Joseph GNONLONFOUN, annonce l’absence de consensus pour la tenue des élections inclusives, alors même que les débats n’ont pas encore été clôturés à l’Assemblée Nationale. «Ces deux actes sont à nos yeux des déclarations de guerre au peuple béninois». C’est pourquoi Les forces de l’opposition viennent lancer un appel au peuple béninois, à la résistance au nom des moyens qu’accorde la Constitution du 11 décembre 1990.
Un appel est lancé à tous les travailleurs du secteur public comme du secteur privé, aux enseignants dont les droits sont bafoués, aux magistrats qui sont désormais sous la terreur du Conseil Supérieur de la Magistrature politisé, aux policiers victimes d’injustices, aux étudiants auxquels les libertés sont arrachées et dont les avantages sont retirés sans juste cause, à la société civile, à toutes les femmes des marchés durement frappées par la gouvernance TALON, aux victimes des déguerpissements sauvages et inhumains, aux déflatés de la fonction publique, aux opérateurs économiques victimes des redressements fiscaux anormaux, à toutes les autres victimes de la gouvernance chaotique de Patrice TALON à resserrer les rangs face à la guerre qui est déclarée à tout le peuple.
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