Invité hier lundi 20 mai sur la radio Soleil Fm, le politologue Mathias Hounkpè a énuméré les chantiers sur lesquels doit travailler l’actuel parlement béninois qui souffre de légitimité.
D’entrée, Mathias Hounkpè est d’avis, comme beaucoup d’observateurs, que ce parlement est «entaché de ce que je pourrais appeler un péché originel à savoir que la compétition qui a conduit à son élection n’a pas été inclusive». Il explique que les citoyens n’ont pas accordé leur adhésion à l’élection de ces députés. Donc cette législature souffre véritablement de légitimité. Il clarifie que «lorsqu’un parlement est illégitime, l’expression veut dire que vous avez une législature qui est élue conformément à la loi mais qui n’a pas l’adhésion des citoyens. C’est-à-dire que du point de vue de la représentation nationale, il y a un problème». Le politologue rappelle que c’est Patrice talon, le 6 mars dernier, qui a été le premier à relever que les élections législatives sans l’opposition posent un problème politique. «Moi j’ai l’impression que le manque d’adhésion des citoyens est un peu comme une confirmation de ce qu’une majorité de citoyens est d’accord avec le chef de l’Etat qu’il y a un problème», précise Mathias Hounkpè.
Tirer les conséquences
L’invité pense que dans le cas d’espèce, il faut tirer les conséquences au lieu de faire comme si de rien n’était. Il préconise, au cas où les discussions vont échouer et que le peuple devra subir cette législature, de prospecter au niveau du renouvellement des autres institutions afin que la désignation des membres soit inclusive. Car, «le parlement n’est pas que l’organe législatif. Il contribue également, chez nous, à générer les autres institutions de l’Etat». Il faut donc faire attention et se demander s’il n’est pas possible de garantir une sorte d’inclusion à ces niveaux. Le politologue trouve qu’on peut considérer dans le souci de l’inclusion, l’opposition extra parlementaire comme un groupe avec lequel on peut dialoguer. Selon, «la démocratie ce n’est que ce que prévoient les textes. Parfois les pratiques peuvent compléter les textes pour un meilleur fonctionnement de la démocratie».
Donc, il revient au parlement et à son bureau de chercher les voies de s’assurer que l’inclusion qu’on n’a pas pu avoir au moment des élections, puisse être obtenue au moment des prises de décisions majeures pour l’avenir du pays. Aussi, le parlement doit œuvrer pour que le paysage partisan soit ce qu’il devrait être. Il faut régler ce problème de façon immédiate. La question de quitus fiscal doit être aussi clarifiée et réglée. Le code électoral et la charte des partis politiques contiennent des insuffisants qu’il faut régler.
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