Sans aucun doute, les temps que traverse notre pays depuis la réforme de notre système partisan et le nouveau code électoral qui en est issu sont loin de nous honorer. Soyons francs pour dire qu’ils nous déshonorent. Cependant, il faut avoir une autre lecture du titre ci-dessus. En effet, depuis l’avènement du Renouveau démocratique en 1990, nous avons eu ou connu 7 législatures dont on peut dire grosso modo qu’elles ont été conformes à notre constitution.
Mais avec l’installation de la 8ème législature dans quelques jours sauf imprévu, une nouvelle constitution de fait sera mise en Å“uvre. Je n’en veux pour preuve que les dispositions contenues dans l’article 80 de la constitution de décembre 1990.
Dans sa première partie, on lit que Chaque député est le représentant de la Nation tout entière et dans sa seconde partie, il est spécifié Tout mandat impératif est nul. Avec la 8ème législature, les dispositions de l’article 80 auront tout simplement disparu ou n’auront plus leur sens. En effet, peut-on dire que chacun des 83 députés qui viennent d’être nommés après le scrutin législatif du 28 avril est le représentant de la Nation tout entière ? La réponse est catégoriquement NON lorsque nous nous référons au contrat social de Jean- Jacques Rousseau, selon lequel, le représentant est un citoyen choisi pour parler au nom de la Nation. Ce terme désigne ce qu’un citoyen devrait vouloir pour le bien de tous et non pour son intérêt propre. Dans ces conditions, les 83 députés qui viennent d’être nommés à l’issue d’un scrutin auquel n’a participé qu’un électeur sur 4 selon les chiffres officiels mais en réalité beaucoup moins, peuvent-ils vraiment parler au nom de la Nation béninoise tout entière ? NON, car ils ne sont là que par le bon vouloir d’un seul homme, qui les a soigneusement triés sur le volet, créant ainsi un véritable SAS entre le pouvoir exécutif qu’il incarne déjà et le pouvoir législatif dont il a nommé la totalité des membres en faisant une croix sur le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs.
Que faut-il entendre par mandat impératif ? On entend par là , un pouvoir délégué à une personne afin de mener une action définie et selon des modalités précises auxquelles elle ne peut déroger.
Il est évident que Patrice TALON est le seul à savoir ce que devront faire les 83 nouveaux « députés » et surtout selon quelles modalités.
Dans ces conditions, leur mandat est forcément impératif car ils sont tous des prestataires de services pour celui qui les a désignés.
Au total, les 83 « députés » qui viennent d’être nommés ne méritent pas qu’on les désigne ou les traite comme des honorables. Car ils sont plutôt des déshonorables , des godillots qui feront preuve d’obéissance aveugle durant leur mandat de quatre (4) ans. Pour eux, les moindres désirs de Patrice TALON seront des ordres.
Alors, après le temps des HONORABLES, voici venu le temps des DÉSHONORABLES puisqu’ils n’ont et n’auront aucune légitimité.
Émilien d’ALMEIDA, MSA.
Laisser un commentaire