Attaque en mer d’Oman : la tension risque de monter entre l’Iran et les alliés américains

Ce jeudi, dans le détroit d’Ormuz, deux pétroliers, l’un étant Japonais, l’autre Norvégien, ont été attaqués. La zone, qui représente une importance place de transit puisqu’un tiers des exportations mondiales de pétrole y passent, cristallise à elle seule les graves tensions entre l’Iran et les États-Unis.

De vives tensions qui ne semblent pas être sur le point de s’apaiser. Ainsi, si nous ne savons pas encore qui s’est attaqué à ces deux pétroliers, les faits sont là. Il y a quelques semaines, au mois dernier, un premier incident du genre a été enregistré, toujours dans cette zone de la mer d’Oman, non loin du détroit, au cours de laquelle l’Iran avait accusé Washington et Riyad d’avoir orchestré ce coup. De leurs côtés, l’Arabie Saoudite et les États-Unis ne devraient bien évidemment pas endosser la responsabilité de cette attaque.

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La politique américaine en Iran pose problème

Cette attaque elle, survient alors même que le Premier ministre japonais Shinzo Abe se trouve en Iran afin de discuter avec l’Ayatollah Khamenei au sujet de cette crise économique et politique. La zone elle, est d’ailleurs utilisée par l’Iran comment un vrai moyen de pression afin d’empêcher les États-Unis d’imposer plus de sanctions encore à son encontre. Le transit y est tel qu’une fermeture du détroit entraînerait d’importants retards. S’agissait-il d’un coup de pression orchestré par l’Iran alors que tous les yeux sont braqués sur la visite du leader japonais sur son sol ?

Interrogé à ce sujet, Thierry Coville, expert sur la question iranienne, estime que ce regain de tension n’est autre que le résultat de la politique menée par Washington dans la région. En effet, les pressions économiques et l’envie d’obliger Téhéran à souscrire à près de 12 conditions difficiles à accepter sans se renier, afin de lever les sanctions ont poussé le clan des « durs » à prendre le pouvoir. Les modérés, représentés par Rohani avaient tout misé sur l’accord sur le nucléaire. Le rétablissement des sanctions aura mis un énorme coup d’arrêt à l’économie qui semblait être en train de repartir. Aujourd’hui, l’Iran estime qu’il est temps de hausser le ton.

L’Arabie Saoudite, indirectement visée

Du côté Américain, des hommes comme Mike Pompeo ou encore John Bolton ne souhaitent également rien lâcher. Un véritable rapport des forces semble se mettre en place et il apparaît désormais difficile de savoir qui aura le dernier mort. L’Arabie Saoudite elle, est également directement visée par cet incident, puisque alliée des États-Unis. Engagée dans la guerre au Yémen, contre les rebelles Houthis soutenus par l’Iran, Riyad a également un rôle important dans la région proche d’Oman. Le fait qu’elle utilise des armes américaines semblent d’ailleurs passablement agacer du côté de Téhéran.

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