Les peines que subit l’ancien président de la République du Bénin Dr Thomas Boni Yayi ne sont pas anodines. En conférence de presse dans la matinée de ce samedi 15 juin 2019 à Cotonou, ses avocats ont défendu qu’il s’agit de l’exécution d’ « un plan d’assassinat politique » de leur client.« Ce qui se passe depuis le 1er mai, date de sa séquestration – du président Yayi, ndlr- est conçu et arrêté depuis longtemps ». Me Paul Kato Atita est ferme. Le siège de la Police républicaine au domicile de l’ancien chef d’Etat Béninois Dr Thomas Boni Yayi, sa mise sous résidence surveillée, la volonté de la poursuivre devant la justice, le refus d’évacuation sanitaire sont selon lui, l’expression d’une volonté préconçue d’atteindre un homme, Boni Yayi, selon l’avocat.
«Nous assistons aujourd’hui à un plan pensé, conçu et qui est en train d’être mis en exécution et qui vise à l’assassinat politique de Yayi» a insisté son collègue Me Renaud Agbodjo lors de la conférence de presse qu’ils ont co-animée ce samedi 15 juin 2019 à Cotonou. Pour les deux avocats, c’est un plan de longue date dont le procès Icc-Services était un des axes. Ce qui se passe dans la ville de Tchaourou, la ville natale de Yayi, en est aussi un autre.
Sinon, Me Kato Atita se demande pourquoi, c’est Yayi seul qui fait objet de toutes ses restrictions alors qu’il n’est pas le seul homme politique de la résistance ou le seul à avoir pris le devant de la résistance et de l’opposition contre la confiscation du pouvoir législatif et la mort de la démocratie au Bénin. «Est-ce un crime d’avoir de la popularité, d’être à la tête d’un courant politique et de porter la voix de la résistance» s’interroge Me Renaud Agbodjo.
Avec un manteau mal monté de la justice
Les deux avocats se disent ne pas être surpris par la démarche du juge d’instruction désormais au trousse de leur client et qui s’est rendu une seconde fois cette semaine chez Yayi pour tenter de l’écouter en dépit de ce que les conditions notamment sanitaires de l’intéresser ne le permettent pas. Ils estiment que ce plan d’assassinat qu’il dénonce est monté avec le manteau de la justice.
Me Kato Atita défend que très probablement, un élément s’est introduit et veut coute que coute que Yayi soit inculpé. Selon son confrère, le juge aurait été instruit à interrompre l’instruction des dizaines de personnes envoyées devant lui et d’écouter dans un bref délai Yayi Boni alors que le nom de celui-ci n’avait jamais été cité dans le dossier. Celui des violences post-électorales.
«Il est aujourd’hui injuste de chercher à entendre Yayi. Nous sommes dans une situation politico-judiciaire» dira Me Kato Atita. Et le comportement du juge d’instruction n’est que le reflet de ce qu’il en est au plan politique, à l’en croire. Pour les avocats, les conditions ne sont pas réunies pour une justice équitable et indépendante. Ils disent ne pas avoir confiance à un juge qui serait « dans les liens d’une poursuite disciplinaire devant le Conseil supérieur de la magistrature».
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