La rencontre du chef de l’Etat avec les cadres de Tchaourou du jeudi dernier continue de susciter des réactions au niveau des acteurs politiques. C’est le cas de l’ancien député Nourénou Atchadé qui pense que Talon n’est pas sincère à propos du cas Yayi. Dans son adresse, relayée par médiapart Bénin privilège, le porte-parole des Forces cauris pour un Bénin émergents (FCBE), parti politique de Boni Yayi, estime que le retour au calme après la crise postélectorale ne doit pas se faire dans la rétention de la vérité.
Il précise que les évènements malheureux survenus depuis le 28 avril dernier ne sont pas reluisants. Mais, après de tels évènements, il est important que le calme revienne dans un dialogue de sincérité. Il rappelle deux phrases de Talon lors de la rencontre de jeudi dernier: «Je ne lui veux aucun mal. Il ne m’est jamais venu à l’esprit de causer du tort à la personne de Boni Yayi». Pour Atchadé, Talon ne peut pas prononcer ces deux phrases dans un contexte où on a séquestré l’ancien président Yayi dans sa demeure pendant plus de 50 jours. Le président de la République ne peut pas sortir ces phrases alors que deux des gardes corps et le conducteur de Yayi sont en détention.
De même, après avoir interdit toute visite à Yayi, Patrice Talon ne peut pas venir dire qu’il n’en veut pas à l’ancien président. En plus de tous ces faits évoqués, Nourénou oublie volontiers «les fameux dossiers politico-judiciaires de tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat». «Qu’il dise devant des cadres de Tchaourou, parents du président Yayi Boni, qu’il est préoccupé par la situation que vit leur frère, n’est autre qu’un mensonge d’Etat», a souligné l’ancien député.
Pour lui, «il est grand temps que le président Talon cesse de mésestimer ses compatriotes qui l’ont malgré tout porté au fauteuil présidentiel en 2016, et de leur témoigner un peu d’affection et de respect». Il estime que la stratégie de Talon est de diviser « l’ennemi » pour mieux l’atteindre. Car, «l’homme est conscient de ce que le Dr Boni Yayi, dans sa liberté, constitue un sérieux handicap pour lui dont la gouvernance est aux abois». Alors, il ne «servirait donc à rien de faire des fuites en avant dans cette volonté populaire de retour au calme».
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