Les derniers affrontements entre les populations de Tchaourou et les forces de l’ordre ne sont pas des signes avant-coureurs d’un « régionalisme qui se met en place ». C’est l’avis de Gilles Yabi, fondateur du Think Tank Wathi. Le béninois a été récemment interrogé par la radio allemande Deutsche Welle.
« Ce n’est pas le soutien des populations de Tchaourou à Yayi qui est le problème principal »
Même s’il bat en brèche l’idée d’un régionalisme qui se met en place, il reconnaît qu’au Bénin et dans certains pays africains, les affiliations politiques sont liées aux appartenances régionales. « C’est une réalité que les populations ont tendance à soutenir les candidats qui sont originaires de leurs régions. Ces candidats ont des fiefs ethnoculturels. Ce n’est pas le résultat de la crise actuelle » fait-il savoir. C’est en créant plutôt des situations de crise politique qu’on réveille « ces affiliations ethno-régionales et qui font qu’on a le risque d’une fracture au sein de la société béninoise qui soit une fracture selon les lignes régionales » analyse-t-il. Les choses sont plus compliquées. Ce n’est pas le soutien des populations de Tchaourou à Yayi qui est le problème principal.
La crainte d’une restriction des libertés
Le problème principal, c’est cette crise politique qu’on a créé et dont le pays n’en avait pas besoin, argumente encore le fondateur du Think Tank Wathi. Il craint par ailleurs que la situation de tension actuelle conduise à de très fortes restrictions des libertés et des acquis démocratiques. In fine, Gilles Yabi a apprécié la médiation ivoirienne dans cette crise. A l’en croire, elle peut réussir mais il faut que les médiateurs prennent en compte les deux dimensions de la crise. Celle politico-institutionnelle et celle liée à l’antagonisme entre Talon Patrice et Boni Yayi.
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