L’exclusion de l’opposition des législatives d’avril 2019 est une réaction du régime Talon à sa très faible popularité par rapport à l’opposition confirmée par les sondages, selon l’ancien premier ministre du Bénin. Lionel Zinsou confie que c’est un système en marche aussi pour la présidentielle 2021.«Les sondages indiquent depuis plus d’un an maintenant, que le régime dans les élections, va trouver 80% d’hostilité et 20% de solution» rapport Lionel Zinsou. C’est ce qui a justifié l’organisation du type d’élections législatives en avril 2019 par le pouvoir Talon, d’après les analyses du premier ministre sous le régime du président Thomas Boni Yayi. «Et donc, il fallait qu’il n’eut pas d’opposition parce que l’opposition allait avoir 80% des voix» explique-t-il.
Pour mémoire, c’était des élections ouvertes exclusivement aux deux blocs politiques pro-Talon. Toutes les forces politiques de l’opposition ont été écartées par l’invention entre autres, d’un certificat de conformité par la Cour constitutionnelle et que devrait délivrer le ministère de l’intérieur.
Même pas dans les pays de dictature
«On a confisqué la démocratie en supprimant les listes d’opposition des législatives » affirme Lionel Zinsou indiquant que même les pays de dictature ne le font pas ainsi. C’était, à son avis, une nouvelle pratique inventée par le régime face à la sanction du peuple qui s’est annoncée certaine à partir des législatives 2019.
« Le boycott à 85% est assez représentatif de ce qui allait se passer dans les urnes. Donc il y avait une protection immédiate », martèle le challenger de Patrice Talon au deuxième tour de la présidentielle de 2016 au Bénin. Selon lui, les 27% de taux de participation proclamés par la Cour constitutionnelle « ont été fabriqués un peu laborieusement».
Vers une présidentielle aussi exclusive
A en croire l’ex premier ministre, les législatives 2019 ne sont qu’une première application de ce système d’exclusion mis en place par le pouvoir. Après l’installation d’un parlement monocolore –83 députés, tous de la mouvance présidentielle-, la nouvelle pratique antidémocratique va s’appliquer visiblement aux prochaines élections sous ce régime Talon.
« Pour ce qui est des élections dans deux ans, c’est un peu la même chose » rapporte Lionel Zinsou au regard des avertissements qu’il dit avoir reçus déjà. «Tous les candidats qui dans les sondages peuvent apparaitre comme ayant une chance d’être élus ne seront pas éligibles. Donc le suspens sur les élections à venir est désormais très faible» informe-t-il.
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