Plusieurs enfants ont participé dans l’après-midi de ce vendredi 5 juillet 2019 à une manifestation pacifique sous l’égide de l’artiste colombien Ivan Argote. Le but de cette activité à caractère éducatif organisée en partenariat avec la Fondation Zinsou est d’initier les enfants à la réflexion, à l’esprit critique et à l’expression libre de leurs pensées
« J’aime suivre la télé et j’adore les friandises », « la mode, c’est cool », « ce que j’aime : pizza, frites, glaces ; ce que je n’aime pas : faire les sports, manger la salade » « j’aime manger, j’aime lire ». Ce sont quelques messages qu’on peut lire sur des pancartes brandies par plusieurs enfants de 4 à 9 ans venus faire un exercice de protestation pacifique, dans l’après-midi de ce vendredi 5 juillet 2019 à la place Bulgarie de Gbégamey, à Cotonou. Pancartes en main et mégaphones à la bouche, ils ont faire à plusieurs reprises le tour de la place tout en scandant leurs revendications sous le regard des passants et des curieux. Comme cela se fait au cours des activités du genre, la police républicaine a aussi marquée sa présence sur les lieux pour la sécurité des jeunes manifestants.
Une initiative pour exercer la pensée critique des enfants
Cette activité constitue le couronnement de plusieurs ateliers de formation auquel ces enfants ont participé sous la tutelle de l’artiste colombien Ivan Argote dans le cadre de son projet dénommé ‘’activissime’’. Selon l’artiste, le but de ce projet est d’aiguiser l’esprit critique et la libre expression chez ces enfants. « Ce qu’on fait, c’est que pendant une semaine ou quelques jours, on réfléchit à différents sujets. On explore les avis des enfants. Ce qu’ils aiment. Ce qu’ils n’aiment pas. Les propositions qu’ils font pour la ville, parfois drôles parfois très sérieuses. Et après, on élabore un matériel avec lequel on sort protester. Puis ils vont exprimer ça à haute voix. Notre idée, c’est d’un côté, exercer un peu la pensée critique, de dire qu’ils ont le droit de penser, de se poser des questions, d’exprimer leurs avis. De l’autre côté, on envisage donner plus de puissance à leurs voix en les amenant à partager ses pensées ailleurs, comme dans les espaces publics », explique Ivan Argote. L’artiste qui a débuté ce projet depuis 2011 explique aussi que la tranche d’âge des enfants n’a pas été un choix hasardeux. C’est à ce stade de la vie que les enfants assimilent beaucoup de choses. « C’est le moment où le cerveau est entrain de finir d’être construit. C’est aussi le moment où on commence à maîtriser le langage, où on commence à dominer l’écriture, on commence à comprendre comment on pose des questions, on fait des propositions. Du coup, c’est très intéressant, d’intervenir à ce moment.», explique l’artiste.
Ivan argote est un artiste colombien venu des beaux arts de Paris. Selon Marie-Cécile Zinsou, présidente de la Fondation Zinsou, c’est la première fois qu’il fait cette performance en Afrique et l’atelier a duré 48 heures. « Aujourd’hui, on a des enfants qui ont travaillé sur le contexte de protestation avec l’artiste pendant 48 heures en faisant plusieurs ateliers…Et chacun a exprimé sur sa pancarte la revendication qu’il avait. Et donc vous verrez certains enfant ne veulent pas de guerre, certains enfants veulent plus de pizza. C’est très varié (…). L’idée c’est de travailler sur la façon dont ces enfants prennent conscience du monde qui les entoure et de leurs pouvoirs ; d’en parler et d’attirer l’attention», a renchérit Marie-Cécile Zinsou. D’après la présidente de la Fondation Zinsou, Ivan Argote s’est inspiré de son père qui est un ancien révolutionnaire et actuellement un homme politique en Colombie. L’aventure a commencé quand l’artiste a trouvé une photo de son père entrain de manifester avec des enfants. Depuis lors, il parcourt le monde pour travailler sur le contexte de la protestation avec les enfants.
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