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Bénin: le dialogue politique dans l’impasse

Le dialogue politique national tant espéré par tout le peuple béninois pour la résolution de la crise née des législatives du 28 avril 2019 au Bénin a du plomb dans l’aile. La suite de la concertation du lundi 15 juillet 2019 au Palais de la marina suivie des rencontres au ministère de l’intérieur présage d’un renforcement de la crise.L’espoir né ou auquel croyaient bon nombre de Béninois après l’annonce puis la tenue effective de la rencontre du lundi dernier entre le Chef de l’Etat et les partis politiques dont les documents sont en souffrance au ministère de l’intérieur s’est éteint très tôt. En lieu et place, c’est un lendemain sombre quant à l’effectivité du dialogue politique national annoncé pour très bientôt par le président Talon lors de cette rencontre.

Le Chef de l’Etat a voulu cette rencontre du lundi 15 juillet 2019 seulement avec les partis politiques qui ont fait la demande pour leur statut juridique et qui à date n’ont pas encore eu leur récépissé ou leur certificat de conformité. Au terme, des instructions ont été données au ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Sacca Lafia, pour recevoir chaque parti et faire évoluer les dossiers.

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Bonne nouvelle ou du leurre. Les avis sont divisés là-dessus même au sein des partis qui ont décidé d’aller à la rencontre. Les uns y voyaient une volonté du président de la République d’apporter cette fois-ci, une première solution concrète à la crise que vit le Bénin depuis environs trois mois et d’amorcer comme il l’a d’ailleurs annoncé, le dialogue politique national. Les autres y décodaient une première carte-piège de l’homme qui va conduire à un autre épisode politique de sa série contre les partis politiques.

La réalité des instructions de Talon à Lafia

Pour ou contre, chacun sera fixé dans la suite de cette rencontre et face au contenu desdites instructions. Il est demandé à des partis d’organiser un autre congrès constitutif, de retirer de leurs instances tous les militants qui ont maille à partir avec la justice, etc. En plus de Restaurer l’espoir (RE) de Candide Azannaï qui avait refusé déjà la rencontre du 15 juillet, les partis FCBE, USL et PCB déjà refusent de se plier à ses nouvelles exigences du ministre de l’intérieur pour ne pas dire les désirs du président Talon, après plusieurs mois de silence de ce ministre à leur dernière correspondance pour lever ses observations.

Les positions sont tranchées. Face à ce refus, est-ce que le président Talon, à travers son ministre de l’intérieur, va revoir ses instructions ? D’aucuns diront que la probabilité est faible, se référant à ce que l’homme ne tarde pas de porter ses chapeaux quel que soit ce que cela va coûter, pourvu qu’il arrive à baliser son chemin politique.

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Retour à la case de départ

Nul doute, il se renforce le bras de fer entre le régime et les partis de l’opposition sur fond de cette fameuse pièce, le certificat de conformité ou récépissé, nœud de la crise née autour de législatives d’exclusion du 28 avril 2019. Aussi, la question de l’impartialité du ministre de l’intérieur, membre fondateur de l’un des deux blocs de la majorité présidentiel, de même que celle du président Talon accusé par l’opposition dans cette crise, demeure-t-elle.

Ce nouveau rebondissement dans la crise alors qu’on nous miroitait une main tendue de Talon et une démarche vers la sortie vient renforcer la thèse selon laquelle la solution ne viendra pas d’initiative conduite par le chef de l’Etat à la fois juge et partie.

Comment sortir de l’impasse ?

Dans cette situation, la médiation semble être la voie la mieux indiquée. Au plan interne, le clergé catholique qui entreprend déjà une sorte de médiation doit pouvoir se fonder sur du concret. A l’externe, la CEDEAO qui souhaite que le dialogue politique ait lieu est aussi une piste pour la médiation.

Mais dans tout ceci, il faut que l’opposition aussi bouge et montre loin de la théorie, son désir pour un dénouement de la crise. On a l’impression que seul celui qui est à la tête du pays a un plan politique et sort à date ses cartes qui évidemment ne peuvent que faire mal à ces partis de l’opposition.

5 réponses

  1. Avatar de sonagnon
    sonagnon

    Mes chers amis ne comptez pas sur TALON pour normaliser la situation politique au Bénin, optez pour une confrontation directe en 2021 avec pour conséquence, son échec aux élections quoi que sera sa ruse.
    Et une transition politique avec une conférence nation pour refonder la démocratie béninoise.

    Il n’y a plus rien à négocier avec Patrice TALON, choisissez celui qui va conduire la transition de 6 mois ou un an au plus comme candidat unique de l’opposition. C’est la seule recette.

  2. Avatar de Adelle
    Adelle

    Allez a la conférence nationale il n’y a plus rien.

  3. Avatar de Bito
    Bito

    Un véritable marché de dupe, quel dialogue?

  4. Avatar de sonagnon
    sonagnon

    Il se prépare déjà pour 2021, aucun dialogue n’est nécessaire pour lui.

    Il usera de ruse pour se débarrasser de tous les candidats susceptibles de le battre, en instrumentalisant la justice et la cour constitutionnelle.

    Il faut que l’opposition trouve un candidat de la société civile à qui ce pouvoir de honte ne pourra rien coller. Et il aura pour mission de battre Patrice TALON et d’aller immédiatement à une conférence nation pour une autre République dans un délai de 6 mois.

    Après quoi, de nouvelles élections auront lieu, avec toute la classe politique réconciliée, et tous les assassins de notre démocratie en ******, leur Chef en premier.

    1. Avatar de sonagnon
      sonagnon

      Lire: et d’aller immédiatement à une conférence nationale

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