Depuis le 19 juillet dernier, la 32è Coupe d’Afrique des nations (CAN) a pris fin aux pieds des pyramides d’Egypte sur le sacre de l’Algérie. Si le bilan sportif du parcours du Bénin à cette compétition est visible, le bilan financier est toujours attendu. A l’avènement du régime du nouveau départ, le président Patrice Talon a chanté la rupture dans la gestion des affaires publiques. Et pour cela, il a clamé à qui voudrait l’entendre que la reddition des comptes est inscrite en lettre d’or dans son mode de fonctionnement.
Alors, pour joindre l’acte à la parole, il est important que le gouvernement à travers le ministre des sports vienne faire un bilan, chiffres à l’appui, de la participation du Bénin à la CAN Egypte 2019. Rappelons –le, à cette compétition, les Ecureuils du Bénin ont réalisé l’exploit d’atteindre les quarts de finale.
De la contradiction
Il est vrai, que le ministre des sports Oswald Homéky s’est présenté, samedi dernier sur une émission intitulée ‘’Révéler le Bénin par le sport’’, sur la télévision nationale point faire un bilan. Au cours de cette émission, il s’est juste contenté de dire que «la CAN 2019 a coûté moins chère que toutes les précédentes. Que ce soit les éliminatoires ou que ce soit la phase finale, la CAN nous a coûté moins chère». Parole du ministre des sports qui a eu le mérite d’imprimer, à bien d’égard, une certaine dynamique à la chose sportive au Bénin depuis sa nomination à la tête de ce département ministériel. Autrement dit, sans donner les chiffres, le ministre fait savoir que le Bénin a dépensé moins qu’en Tunisie 2004, qu’au Ghana 2008 et qu’en Angola 2010.
Il faut le rappeler, depuis 2016, le ministre a toujours fait en sorte qu’à l’octroi des subventions aux fédérations sportives, la presse ait un tableau récapitulatif des montants alloués à chacune de ces entités sportives des deux ou trois années précédentes. Ceci pour montrer l’effort fourni par le gouvernement pour venir en aide, de manière plus ou moins conséquente, aux fédérations. Le ministre ne s’est jamais contenté de dire que son gouvernement a fait mieux que par le passé. Il a toujours fait accompagner sa parole par les chiffres. Alors quand on prendre juste cet exemple, on se demande ce qui empêche le ministre de venir donner les chiffres ne serait-ce que par le biais d’un tableau comparatif des montants des trois précédentes CAN et celle de 2019.
Des observations
Mais voilà, le ministre ne l’a pas fait et on l’attend toujours pour tirer les conclusions idoines. En attendant que cela ne plaise au gouvernement et au ministre des sports de satisfaire à cette requête et de donner foi à la parole de Homéky, il y a quelques observations à faire. De la CAN Angola 2010 (avant dernière participation du Bénin à cette compétition) à la CAN Egypte 2019 (dernière participation du Bénin), il est passé neuf ans. Dans ce monde en perpétuelle évolution et où le coût de vie devient de plus en plus cher, on peut croire que les prix des billets d’avions, des hôtels et autres ont augmenté.
En plus, pour la CAN 2019, le gouvernement a fait voyager beaucoup de monde et par voie aérienne. Mieux, certains ont été gratifiés d’un million de FCFA pour le séjour égyptien. Et donc, dire qu’entre le prix des billets d’avion, les restaurations, les frais de missions, les primes des joueurs (qui ont augmentées) et autres commodités que la CAN 2019 a été moins coûteuse pour l’Etat qu’en 2004, 2008 et 2010 parait tirer par les cheveux. En plus de cela, pour les éliminatoires de cette CAN 2019, le Bénin a fait le voyage aller-retour (par voie aérienne) de l’Algérie et de la Gambie avec joueurs, supporters et journalistes.
Alors quand on met le tout ensemble, malgré d’autres dépenses non énumérées ici, il y a à douter de la sincérité du ministre des sports. Pour permettre à tout le monde d’être au même niveau d’informations et prendre en compte le droit du peuple à la vraie information, il est d’une urgence capitale que le gouvernement mette à disposition de tous, un bilan chiffré de la participation du Bénin à la CAN 2019. L’exercice a été fait sous d’autres cieux, on peut citer par exemple le Ghana.
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