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Non délivrance d’actes aux personnes recherchées au Bénin: l’arrêté les vide de leur existence juridique, selon Me Kato Atita

Le gouvernement béninois a récemment pris un arrêté interdisant l’établissement d’actes de l’autorité aux personnes recherchées par la justice. Cette décision écrite est vivement critiquée par Me Paul Kato Atita. Invité sur le plateau de l’émission 100% Bénin de Sikka TV, l’avocat a clairement fait savoir que cet arrêté rentrait en « conflit direct avec tout au moins une convention internationale à laquelle (le Bénin est) lié : la convention qui interdit l’apatridie ».

L’arrêté n’est pas dans l’intérêt de la justice

Pour l’homme de droit, cet acte administratif pris par le ministre de la justice contraint certains béninois à l’apatridie. Il les prive de « nationalité, de patrie, de citoyenneté. Le Bénin se détache d’eux et les laisse dans la nature. C’est comme s’ils ne sont plus des béninois (…) L’arrêté vide le béninois visé de son existence juridique » explique Me Paul Kato Atita qui dit ne pas comprendre l’intention qui se cache derrière cet arrêté. En tout cas, poursuit-il, cette décision écrite ne peut être prise dans l’intérêt de la justice comme l’indique son auteur.

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« Toute personne doit pouvoir jouir de son existence juridique (…) Le juge sait qu’il n’a pas le droit d’interdire la délivrance de ces papier  à un béninois. Vous ne verrez nullement dans le code pénal béninois au nombre des sanctions qu’un juge pénal béninois peut prononcer ces sanctions-là . Le juge lui, il sait qu’il ne peut pas interdire de délivrer un passeport à un béninois dont la nationalité n’est pas contestée. Parce qu’il le sait (cet arrêté) ne peut plus être dans son intérêt » affirme fermement l’invité de Sikka Tv qui rappelle  le principe de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif  et le législatif.

Ce qui était faisable

Le gouvernement n’est donc pas fondé à demander à la justice d’interdire la délivrance de ces documents aux personnes en conflit avec la loi. L’avocat balaie également du revers de la main, l’argument de l’autorité qui affirme que cet arrêté s’inspire de la loi fondamentale. Pour Me Paul Kato Atita la Constitution ne permet pas de dénier à un béninois son existence juridique, ce que consacre l’arrêté, de son point de vue.

Sans faire de suggestion au gouvernement, l’avocat pense qu’il aurait pu procéder autrement. « Cet arrêté aurait pu être autrement rédigé. Ce qui était faisable c’est que, quand vous voulez avoir un document administratif vous vous présentez à un agent public. C’est peut-être de dire, lorsque ces personnes se présenteront à vous, avisez l’autorité judiciaire qui les recherche » avance l’homme de droit.

4 réponses

  1. Avatar de DODJIVI
    DODJIVI

    La problématique visé par cet arrêté est claire comme l’eau de roche. Il vise à obliger ceux qui se sont soustraits à la justice de venir répondre aux infractions qui leur sont reprchés. Cet varrêté ne s’applique nullement aux citoyens qui n’ont aucun conflit avec la loi. Si l’on se fie aux contorsions de Me Kato, les criminels assassins, les pilleurs de deniers publics (ex de Me Abou Seidou qui a détourné plus de 3 milliards des greffes du Tribunal de Cotonou) peuvent continuer à se pavaner à l’extérieur avec des passeports béninois renouvelés à leur demande sans soucis ??.
    Dans quel pays sommes-nous?
    Dans la législation internationale, ces gens -là sont même recherchés par Interpol et aucune faveur ne doit leur être accordée. Ils n’ont pour seule alternative : se rendre à la justice, car la législation intenationale ne leur permet même pas d’avoir le statut de réfugié dans aucun pays.
    Quant aux soist disants réfugiés politiques, qui en réalité sont des fugitifs qui se sont soustraits à la loi, il leur appartient de rechercher un statut de réfugié politique qui pourrait leur être accordé s’ils sont en mesure de justifier ce statut. Nous ne devons plus laisser la place au laxisme qui a toujours prévalu et qui handicape le développement de notre pays. La quiétude ne doit profiter en priorité qu’aux dignes fils en règle avec la loi.

  2. Avatar de ghislain
    ghislain

    C’est une question de bon sens sauf si le droit n’est pas du bon sens. Ce n’est nullement une question politique et d’ailleurs quand on consulte la liste c’est des citoyens ordinaires comme vous et moi en majorité.

  3. Avatar de Moustapha Patrice AHOUNOU
    Moustapha Patrice AHOUNOU

    Tristement célèbre dans toutes les manipulations qui n’aboutissent à rien absolument sauf, ternir l’image d’un pays qu’on souhaite pourtant révéler au monde ?

  4. Avatar de Mum
    Mum

    Est-ce que ce juge là a le choix même ? S’il ne le fais pas il se retrouvera lui aussi sur la liste des traqués. Ils sont tous possédés, c’est pire que le phénomène de banamé ce qui se passe actuellement. C’est des jouets télécommandés… Pauvre Bénin…

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