Les clarifications apportées lundi dernier par le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Me Alain Orounla, sur le dialogue politique initié par le président Talon, fait réagir d’autres acteurs qui estiment qu’il s’est trompé. Me Sadikou Alao se dit aussi désolé des propos de son confrère mais demande qu’il soit pardonné sous prétexte qu’il serait un novice en politique.
« C’est un peu dommage », selon Me Sadikou Alao, les propos du ministre de la communication et porte-parole du gouvernement béninois au sujet du dialogue politique convoqué par le Chef de l’Etat. A la faveur d’une sortie médiatique lundi dernier, le ministre Alain Orounla précisait que la rencontre annoncée «est pour discuter des questions politiques» et que « c’est l’affaire des acteurs politiques».
Me Sadikou Alao trouve que la langue du porte-parole du gouvernement a fauché. « Mais il a l’avantage d’être un novice en politique; il faut le lui pardonner », affirme le président du Groupe d’études et de recherches sur la démocratie et le développement économique (Gerddes Afrique).
Peut-être pas un dialogue pour les Béninois
Si ce que son confrère a dit était vrai, il n’y aurait jamais eu d’élection au Bénin et qu’on se conterait des nominations, pense Me Sadikou Alao. « Même si depuis un certain temps, notre pays se complait dans les nominations politiques » souligne-t-il. Toutefois, il essaye de comprendre le sens que le ministre a bien voulu donner au « dialogue politique » à travers ses clarifications.
« Peut-être que lui, il ne pense pas au dialogue pour les Béninois ; il pense à un dialogue pour d’autres personnes ou pour d’autres objectifs », analyse le président de Gerddes Afrique. Il déduit qu’il s’agit donc d’«un dialogue pour plaire à certaine autorité ».
Sinon que le dialogue, qu’il soit politique, économique ou social, est d’abord un dialogue dans l’intérêt des Béninois, un dialogue pour résoudre un problème de la cité, à l’en croire. Et ainsi, il ne peut pas être l’apanage des politiques. « Il n’y a pas de politique sans le peuple ; c’est l’affaire de tout le monde» affirme Me Sadikou Alao. Pour lui, si c’est vraiment pour l’intérêt du peuple béninois, ce dialogue ne doit pas être « un conclave entre un certain nombre de politiciens ».
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