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Syrie : la sévère critique de Le Drian contre les USA de Trump et Obama

La France ne comprend pas. En effet, Jean-Yves Le Drian s’est montré exaspéré quant à l’attitude américaine concernant l’offensive turque au Nord-Est de la Syrie. Selon lui, le pays de l’Oncle Sam a manqué à son devoir en renonçant par deux fois, à « assurer la sécurité collective ». Une attaque dans les règles de l’art.

Alors au Sénat à l’occasion d’une audition, le ministre Le Drian s’est montré très marqué par la décision américaine de quitter le nord-est syrien. Selon lui, il s’agit ici de la seconde fois que les Américains renoncent à assumer leur rôle. La première, elle, remonte au 31 août 2013. 

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À l’époque, le gouvernement Obama refuse de frapper le régime alors qu’une attaque chimique ait été avérée dans la banlieue de la ville de Damas. La seconde, remonte au 13 octobre dernier, date à laquelle le gouvernement américain a confirmé le retrait de ses forces de la région.

Le Drian, désemparé

Selon ce poids lourd du gouvernement, l’Europe se retrouve aujourd’hui en grand danger à cause de ces multiples décisions américaines, qui, par ailleurs, remettent en question « le lien transatlantique ». Se pose alors la question du manque d’anticipation de l’Union européenne qui aurait pu prévoir un plan de secours en cas de défection américaine. Problème, la France et ses alliés du continent ont toujours reçu de la part des Américains, certaines garanties. « Il y a eu un revirement soudain qu’il était difficile d’anticiper ».

Dans les faits, Erdogan s’est entretenu avec le président Trump le 6 octobre dernier, par téléphone. Une discussion au cours de laquelle le président turc a confirmé ses intentions à son homologue américain, lui demandant son soutien. Toutefois, Trump a refusé, affirmant ne pas cautionner une telle attaque, mais qu’il ne s’opposerait pas aux plans de la Turquie, cela n’étant pas son rôle. Dès le lendemain, une cinquantaine de soldats américains étaient retirés de la zone, laissant le champ libre à la Turquie pour attaquer.

Une annonce qui fait l’effet d’une bombe

L’annonce officielle elle, a été annoncée le 13 octobre, à la télévision Américaine, « par le ministre de la défense » sans aucune coordination avec la coalition. Deux jours avant, Le Drian affirme d’ailleurs avoir eu son homologue Mike Pompeo au téléphone, une discussion au cours de laquelle l’idée était alors de mettre en place une série de mesures fortes et restrictives à l’encontre de la Turquie, afin d’enrayer l’offensive. 

Aujourd’hui, cette attaque favorise le retour de la Russie dans le jeu du nord-est syrien, ainsi que la résurgence de l’Etat islamique. « C’est évidemment un tournant majeur dans le conflit syrien, et il conviendra d’en apprécier les conséquences, y compris sur le plan politique ».

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