C’est l’affaire du siècle. L’affaire des trois tonnes de cocaïne donne depuis pratiquement une semaine, l’insomnie au pouvoir et fait beaucoup jaser. Ce Mercredi 27 Novembre, après le compte-rendu du conseil des ministres, le gouvernement s’est officiellement prononcé par le biais de son porte-parole. Alain Orounla a menacé d’assigner quiconque qui incriminerait le Bénin dans cette nébuleuse affaire.
Le gouvernement du Bénin par la voix de son porte-parole est enfin monté au créneau pour donner sa version de l’affaire des trois (03) tonnes de cocaïne, affaire qui fait la une de l’actualité des réseaux sociaux depuis plus d’une semaine.
Alain Orounla s’est exprimé face à la presse accréditée au palais de la Marina en ces termes : « le navire était en direction d’un autre pays». On tombe des nues puisque les autorités Uruguayennes et la presse des pays hispanophones ont pourtant réaffirmé que le riz « infiltré par la cocaïne » avait pour destination le Bénin.
La menace, l’arme des faibles
Alain Orounla menace d’assigner toute personne, tout journaliste ou tout média qui écorcherait l’image du Bénin dans cette affaire. Or, la quantité en jeu a de quoi faire bondir même les non initiés aux affaires de trafics de stupéfiants : 200 sacs de riz embarqués depuis le 08 Novembre 2019 et contenant 101 briques de cocaïne, selon les termes du procureur uruguayen à destination du Bénin. Ainsi se présentent les détails de la « cocaïne-Gates ».
On ne peut empêcher la presse non partisane et insoumise au diktat du palais de jouer son rôle régalien et constitutionnel (Confère Constitution du 11 Décembre 1990), celui de contribuer à la manifestation de la vérité. Le gouvernement, si sa crédibilité lui tient à cœur devrait alors assigner la République de l’Uruguay qui a mis à l’index le Bénin, comme pays destinataire du riz « infecté de cocaïne». Notre porte-parole national devra alors assigner les médias uruguayens et espagnols, le procureur de la République de l’Uruguay et tous ceux qui ont pointé du doigt notre pauvre pays, le Bénin. Ce ne sera que justice.
Ce n’est pas ici qu’il faille montrer sa suprématie, allez-y, tenter un procès contre les autorités uruguayennes. C’est à ce seul prix qu’on appréciera votre sincérité. Dans ce même pays, l’homme d’affaires Sébastien Ajavon a été condamné à 20 ans de prison parce que la justice estime avoir retrouvé 18 kilos de cocaïne dans un conteneur lui appartenant.
Alain Orounla, qui mieux que quiconque connaît les dessous de cette ténébreuse affaire a mieux à faire dans un pays où la fréquence d’une chaîne de radio dont il a la tutelle est constamment piratée. Un pays, où la presse insoumise est arbitrairement fermée et subit des redressements fiscaux, un pays dans lequel l’information vraie est bâillonnée. On a donc besoin de savoir celui à qui appartient la marchandise. Pourquoi les autorités uruguayennes n’ont-elles pas cité un autre pays bien connu dans la sous-région comme un pays notoirement narcotrafiquant comme la Guinée Bissau ou nos deux voisins de l’Est et de l’Ouest? Tout finira par se savoir.
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