Un sommet est prévu dans quelques jours à Niamey au Niger entre les pays du G5 Sahel et leur principal soutien, la France. Un sommet Sahel-France que beaucoup attendraient, aussi bien des pays africains pris à la gorge par la menace grandissante et chaque jour plus hardie des factions terroristes que de l’hexagone où devant la montée de sentiments exacerbés anti-français, il urgeait de redéfinir la pertinence des actions de Paris dans la force G5-Sahel.
Mais pour le président du Niger, Mahamadou Issoufou, si la situation dans le bassin du lac Tchad était aujourd’hui l’affaire des africains, elle pourrait rapidement devenir l’affaire de la France et partant de l’Europe.
« L’Afrique et l’Europe ont des destins liés »
« L’Afrique et l’Europe ont des destins liés » avait déclaré l’ancien président Sarkozy au cours d’une intervention remarquée à Montpellier, ce mercredi 18 décembre, au dernier séminaire organisé par le groupe français Altrad. Une déclaration justement axée sur le problème de l’immigration et la difficulté pour l’Europe d’en contrôler les flux.
Ce même mercredi, comme s’ils étaient en communion de pensée, le Président nigérien, Mahamadou Issoufou, dans une entrevue donnée à deux médias français en prélude au prochain sommet Sahel-France, sans reprendre les mots de M. Sarkozy en énonçait presque littéralement l’idée.
Pour le président du Niger, la situation des pays du Sahel dans le bassin du Lac Tchad serait si préoccupante qu’elle mériterait une attention soutenue tant des pays africains engagés dans le combat contre le terrorisme que de l’Europe et de la France, qui eux seraient les victimes secondaires de la dégradation de la situation avec une montée en puissance des flux migratoires.
« Si la situation sécuritaire se dégrade, (…) si le terrorisme arrive à triompher (…) pas de développement, (…) pas d’emplois pour tous ces jeunes, cela va alimenter la migration, cela va concerner la France, l’Europe » avait déclaré en substance M. Mahamadou Issoufou.
Du coup, selon le président Issoufou, la France et l’Europe auraient intérêt à induire des politiques vigoureuses d’aides à la lutte contre le terrorisme, voire à poser des actes concrets et forts pour contrer la montée en puissance des factions terroristes agissant dans le sahel. Comme empêcher que la Lybie ne devienne pour Boko Haram une source d’approvisionnement en armes et en munitions.
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