Depuis 50 ans, Serge Michailof traverse l’Afrique. L’ancien patron des opérations de l’Agence française de développement (AFD) et de la Banque mondiale, désormais en poste à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), connaît très bien le continent et, de fait, n’a pas hésité à adresser un message lourd de sens à Emmanuel Macron à l’occasion d’un entretien accordé à Franceinfo Afrique.
En effet, d’ici quelques jours, le président réunira les représentants du G5-Sahel, à Pau. L’occasion pour lui et les chefs d’État, d’évoquer la situation en ce qui concerne la lutte antiterroriste. Engagée avec la force Barkhane, afin d’éviter que certaines nations ne tombent aux mains des terroristes, la France ne doit pas et ne peut pas abandonner une nation comme le Mali, le risque principal étant de voir ce pays se transformer comme la Somalie, notamment. Mais plus que ça, l’abandon du Mali aura de fortes répercussions sur d’autres nations.
Macron ne doit pas abandonner le Mali
La Côte d’Ivoire pourrait avoir à faire face au terrorisme, tout comme le Bénin ou le Togo. Toutefois, la France ne tiendra pas indéfiniment sur place, sans qu’une nouvelle stratégie soit rapidement déployée par les officiels. Une stratégie sur le plan militaire, mais également sur le plan de l’image, la France ayant déjà perdu la « bataille de la communication », de plus en plus de voix au Mali réclamant le départ des forces françaises. Se pose alors la question de « comment faire ? ».
L’Afrique doit prendre le relais
Aujourd’hui, la France doit se mettre en retrait et soutenir les forces africaines plus que prendre le leadership. Les ennemis politiques et sociaux font preuve d’une grande intelligence sur place, poussant les armées dans leurs derniers retranchements. De fait, c’est aux armées africaines de se repositionner en première ligne, car ce sont elles qui, selon le patron de l’IRIS, vont devoir reconquérir leur territoire. Pour ce faire, de grandes modifications doivent être apportées au sein des armées, maliennes et burkinabé notamment, afin de tirer vers le haut.
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