Jugé et envoyé en prison pour 18 mois assortie de paiement d’une amende de 200 mille Francs CFA depuis le 24 décembre 2019, le journaliste d’investigation Ignace Sossou reçoit le soutien de Reporters sans frontières (RSF).
Dans un communiqué daté de ce vendredi 3 janvier 2020, RSF demande la libération immédiate du journaliste de Bénin Web TV et l’abandon des charges qui pèsent sur lui. Car, selon Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, la publication des propos exacts tenus par le procureur, révélés par un communiqué de l’agence française le 2 janvier, permet d’établir très clairement que le journaliste a repris mot pour mot – à quelques exceptions près – les expressions utilisées par le magistrat au cours de cet atelier sans aucunement détourner le sens du message exprimé. Il estime que «la condamnation de ce journaliste à 18 mois de prison ferme pour avoir rapporté des propos n’apparaît plus seulement comme une dérive grave et une peine illégitime que nous avions déjà dénoncées». Alors, «nous demandons aux autorités béninoises de ne pas créer un précédent dangereux et inédit qui consisterait à mettre en prison des journalistes pour une absence de contextualisation alors même que les propos relayés ont bien été tenus et le sens du message conservé». Et RSF pense que «ce reporter doit être remis en liberté sans délai et les charges qui pèsent contre lui abandonnées le plus rapidement possible».
Pour rappel, le journaliste Ignace Sossou a été interpellé le 20 décembre 2019 à son domicile après avoir relayé sur les réseaux sociaux des propos du procureur de la République du Bénin près du tribunal de Cotonou tenus au cours d’un atelier de travail organisé le 18 décembre par l’agence française de développement médias (CFI) auquel tous deux participaient. Il a été condamné le 24 décembre 2019 à 18 mois de prison ferme pour harcèlement par le biais de moyens de communication électronique.
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