Dans l’acte de ses réflexions initiées depuis le 13 janvier pour comprendre et apporter des solutions à la situation politique actuelle au Bénin, Mathias Hounkpè propose deux options dans un contexte de démocratie contrôlée. Le politologue Mathias Hounkpè a tenu, dans ce troisième acte de ses réflexions, a rappelé que le Bénin depuis quelque temps a basculé dans une démocratie contrôlée.
Pour s’en convaincre, il demande d’observer juste «la manière dont la caution pour l’élection présidentielle est passée, en quelques mois seulement, (en CFA) de 15 millions à 250 millions, puis à 50 millions, sans aucune raison valable ni cohérente, parfois sur la base d’arguments douteux dont au moins un viol l’esprit du Code électoral». Comme pour dire que «si, demain, les préoccupations et les intérêts de ceux qui détiennent le pouvoir changent, la caution pourrait alors passer à 500 millions, voire 1 milliard de FCFA». Selon Mathias Hounkpè, de tels exemples foisonnent quand on scrute ce qui se passe actuellement au Bénin.
«La roue tourne, et les défis restent!»
Et pour savoir que faire dans un contexte de démocratie contrôlée telle que celle du Bénin, il fait deux propositions. En première, le politologue pense qu’il faut «rappeler aux détenteurs du pouvoir l’importance des décisions qu’ils prennent, des réformes qu’ils initient, tant pour eux-mêmes que pour l’avenir de notre jeune démocratie». Il estime que pour eux-mêmes, il est important qu’ils gardent à l’esprit que «dans le business de la politique, il est extrêmement difficile d’être du côté du pouvoir tout le temps, même pour des transhumants systématiques».
Et donc, ils doivent savoir que «les mécanismes qu’ils mettent en place aujourd’hui, profitant de leur position, peuvent être utilisés contre eux demain». Mathias Hounkpè rappelle que l’application des «lois problématiques votées sous le pouvoir précédent, telle la loi sur le numérique, crée aujourd’hui des problèmes à certains concitoyens qui en faisaient partie». Alors, ils doivent faire en sorte que les mesures qu’ils adoptent aujourd’hui soient justes et protectrices des droits et libertés fondamentaux de tout le monde.
Une jeune démocratie à préserver
Concernant l’avenir de la démocratie béninoise, il estime que, les tenanciers du pouvoir ne doivent pas oublier qu’elle est encore jeune. Et de ce fait, leurs actes et décisions créent «des précédents qui pourraient nous coûter cher, demain». Alors, «avant d’initier et/ou de soutenir des réformes, surtout lorsqu’ils sont de bonne foi, ils doivent toujours se demander ce qu’il adviendrait du pays et de leurs concitoyens si les mécanismes issus desdites réformes tombaient entre les mains de gouvernants malintentionnés». Cela leur permet de s’abstenir «toutes les fois qu’ils ont des doutes ou pensent que cela pourrait être nuisible pour le pays».
En ce qui concerne sa deuxième proposition, l’homme pense qu’il faut continuer la réflexion sur «les problèmes supposés appréhendés par les réformes, dont certains sont réels et complexes, en attendant le rétablissement des conditions normales de démocratie inclusive et participative au Bénin». Il compte s’y atteler dans sa prochaine réflexion «en appréciant certains des défis complexes auxquels notre démocratie est confrontée, un à un, et les propositions de solution possibles».
Laisser un commentaire