Plusieurs détenus se sont récemment évadés de prison au Paraguay. Parmi les près de 80 prisonniers de nationalités brésiliennes et paraguayennes en cavale, figurent en majorité des membres de l’organisation Primer Comando de la Capital (PCC). L’évasion a eu lieu par un tunnel, dans la matinée d’hier dimanche 19 janvier 2020, au centre de détention de Pedro Juan Caballero, se trouvant dans la zone frontalière avec le Brésil. L’information a été donnée par la porte-parole de la police, la commissaire Eleana Andrada. Selon elle, «Ils ont aménagé un tunnel comme on peut en voir dans les films, avec un éclairage intérieur, à partir de sanitaires de la prison». Elle a fait savoir qu’il n’y avait que 25 mètres qui séparaient le tunnel et la guérite la plus proche.
Un massacre entre bandes ennemies
Eleana Andrada a souligné que parmi les fugitifs se trouvent certains qui avaient contribué le 16 juin 2019 à un massacre entre bandes ennemies, à l’intérieur de la prison de San Pedro. Ce jour-là, une dizaine de prisonniers avaient été décapités. Par ailleurs, cinq camionnettes utilisées par les détenus pour s’échapper ont été retrouvées brûlées, à Ponta Pora, situé au côté brésilien de la frontière. Le secrétaire d’Etat à la justice du Mato Grosso do Sul, Antonio Carlos Videira a fait savoir que le Brésil a consolidé sa sécurité dans la zone frontalière pour essayer de mettre la main sur les prisonniers évadés.
Un limogeage annoncé
Le ministre paraguayen de l’intérieur Euclides Acevedo a indiqué que les forces spéciales de la police mènent des recherches dans la zone, aidées par des hélicoptères. La garde des sceaux du Paraguay, Cecilia Perez a estimé que cette évasion constitue « un travail de plusieurs semaines ». Selon elle, le personnel de la prison savait bien ce qui se tramait et n’a pas agi en conséquence. «Il y a une forte suspicion que les fonctionnaires (travaillant à la prison) ont été impliqués dans un système de corruption» a-t-elle déclaré, tout en soulignant que parmi les fugitifs, il a 76 qui sont « extrêmement dangereux ». Face à la situation, le limogeage du directeur de la prison et l’arrestation de plusieurs dizaines de gardiens ont été annoncés.