Ce dimanche, déclaré lors d’un rassemblement à Rome, l’ancien ministre italien de l’Intérieur et leader de la Ligue, Matteo Salvini, s’en prenait vertement aux femmes issues des populations de migrants. Salvini, citant le témoignage de personnel de santé, accusaient ces femmes « étrangères » de prendre les services de santé de l’état pour des « des distributeurs automatiques de soins de santé » mais surtout des distributeurs d’IVG. Des propos qui avaient tout de suite soulevé un tollé au sein du corps médical et aussi des associations et mouvements féministes.
Une nouvelle orientation du discours anti-migrant
Au cours de son discours, le chef de la Ligue d’extrême droite, Matteo Salvini déclarait avoir été informé par des médecins et des infirmières de Milan que « des femmes étrangères » étaient retournées jusqu’à « six fois » aux services d’urgences pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. Et Salvini d’ajouter ; « Ce n’est pas à moi de juger, c’est à une femme de choisir, mais les urgences ne peuvent pas être la solution pour des modes de vie non civilisés en 2020 ». Ces diatribes anti-migrants régulièrement lancées par Salvini, étaie gt de ceux qui avaient avait rendu populaire le politicien, surtout dans les sphères nationalistes du pays qui voyaient dans ses messages un moyen de restaurer la fierté italienne, un peu comme le « American first » de Donald Trump aux USA.
Mais cette fois encore, les propos du député avaient suscité de vives réactions. D’abord La communauté médicale du pays ; qui avait tenu, par l’intermédiaire de la secrétaire général de l’Union des médecins italiens, Pina Onotria, à relever des inexactitudes dans les propos du député. En Italie selon Onotria, les avortements ne se pratiquaient pas dans une « salle d’urgence », à moins qu’il ne s’agisse de cas de force majeure comme une fausse couche. Ensuite de la classe politique, pour qui, les déclarations du député auraient encore une fois franchi la barre du politiquement correct. Selon Nicola Zingaretti, chef du Parti démocrate, « On ne touche pas aux femmes. On ne touche pas au service sanitaire italien ».
Cependant, Pour nombre de groupes féministes, la diatribe de Salvini, avait eu le mérite de remettre le doigt sur la difficulté pour la femme italienne à avoir accès en Italie à une IVG. Bien que l’interruption Volontaire de grossesse soit en Italie légale depuis 1978, les femmes italiennes auraient énormément de difficultés à avoir accès au service, seulement 30 % des demandes étaient agrées. D’abord à cause de la lourdeur de la procédure qui voulait que la requérante attende « 7 jours pour réduire les risques de doutes » avant d’être admissible au service. Et ensuite à cause de la possibilité qu’avait donné la loi, aux médecins de refuser de pratiquer la procédure si cela heurtait leur « conscience ». Une objection de conscience que semblait ne pas avoir les médecins avec les femmes « étrangères ».
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