Colonisation de la France en Algérie: Erdogan met Tebboune mal à l'aise

Les autorités algériennes ont dû monter au créneau pour apporter des éclaircissements sur les derniers propos du président turc Recep Tayipp Erdogan. L’homme fort d’Ankara a confié au quotidien progouvernemental turc « Daily Sabah » le contenu d’un échange qu’il aurait eu avec le président algérien sur les atrocités commises par la France lors de la colonisation en Algérie.

Erdogan aurait demandé des documents

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune aurait donné au cours de la conversation des chiffres sur le nombre de victimes causé par les Français. Ils auraient exterminé plus de « 5 millions de personnes en 130 ans » selon les propos du président turc. Par la suite, il aurait demandé à son homologue algérien de mettre à sa disposition des documents qui attestent les déclarations qu’il aurait faites sur les agissements de la France en Algérie.

« Si vous m’envoyez des documents à ce sujet, nous serons très heureux. Je savais que des millions de personnes ont été tuées, mais je n’imaginais pas un tel chiffre », avait rapporté Erdogan dans les colonnes du quotidien progouvernemental turc « Daily Sabah ». Mais l’Algérie ne se reconnait nullement dans ces propos. Elle accuse la Turquie d’avoir sorti de leur contexte les échanges.

L’Algérie s’étonne

 Par le canal d’un communiqué, le ministère algérien des Affaires Etrangère a montré tout son étonnement face aux déclarations du président turc. « L’Algérie s’étonne des déclarations du président de la Turquie, Recep Tayipp Erdogan, dans lesquelles il a été prêté au président de la République Abdelmadjid Tebboune des propos sortis de leur contexte, portant sur une question historique concernant l’Algérie », indique le communiqué.

 « Les questions mémorielles complexes ont une sacralité et une sensibilité particulières pour le peuple algérien. De tels propos ne servent pas les efforts que fournissent l’Algérie et la France pour régler les questions mémorielles », ont notamment poursuivi les autorités algériennes. Rappelons que cette polémique intervient dans un contexte où Emmanuel Macron avait ouvertement critiqué l’action que mène la Turquie au côté du Gouvernement d’Union Nationale en Lybie.