A trois mois des élections communales, le parti FCBE, la seule grande formation politique d’opposition au Bénin peine à retrouver sa sérénité. Finalement, la réconciliation annoncée à cor et à cri dans les médias, en janvier dernier apparaît comme un leurre. Parce que depuis quelques jours les hostilités ont encore repris entre les deux camps du parti. Hier lundi 17 février, c’est le conseiller politique Eugène Azatassou qui a accusé le camp Paul Hounkpè de tous les péchés d’Israël sur le plateau de Canal 3 Bénin.
Ce matin, sur le même plateau, c’est El Farouk Soumanou, qui portait le verbe et la verve de la réplique. Sans ménagement, il a qualifié de mensonges les propos tenus par M Azatassou lors de son passage dans l’émission Actu Matin. Pour lui, le récépissé provisoire n’était pas dû au Fcbe comme le conseiller politique a tenté de le faire croire.
Le certificat de conformité était peut-être dû au parti mais pas le récépissé, martèle El Farouk Soumanou, qui veut qu’on rende à César ce qui appartient à César. C’est Paul Hounkpè, Théophile Yarou et consorts qui ont organisé ce congrès qui a permis au parti d’avoir le récépissé provisoire. Et il ne s’agissait pas d’une parodie de congrès, indique-t-il par ailleurs.
« On constate que les positions du président d’honneur sont pratiquement à 80% des positions revendiquées par l’autre camp »
En ce qui concerne l’organisation d’un nouveau congrès avant les élections communales, El Farouk Soumanou fait remarquer que c’est une manœuvre pour « débarquer » Paul Hounkpè de son poste de secrétaire exécutif national « pour qu’il ne soit pas le chef de file de l’opposition ». Et cela ne se passera pas, laisse-t-il entendre.
Le parti ira aux élections avec ce bureau politique n’en déplaise à Eugène Azatassou, assure l’invité de Canal 3 Bénin qui a aussi apprécié le position de Boni Yayi dans ce différend. Pour lui, « on constate que les positions du président d’honneur sont pratiquement à 80% des positions revendiquées par l’autre camp ». « Nous on constate qu’il a pris parti » poursuit ce membre des FCBE qui invite l’ancien président à se mettre au-dessus de la mêlée.
L’autre sujet abordé par l’invité d’Actu Matin c’est l’invitation lancée par le camp d’Eugène Azatassou aux candidats du parti. En effet, il demande à ces derniers de garder leurs dossiers de candidatures en lieu sûr pour l’instant. Pour El Farouk Soumanou, cela montre qu’ils ne « sont pas dans la logique de prendre part aux élections ». « Ils sont dans la logique de nous empêcher d’aller aux élections » accuse-t-il.
La Résistance en démocratie… c’est une rébellion
« Nous irons à ces élections là avec eux, ou sans eux » prévient l’homme politique qui n’a pas manqué de dire quelques mots sur la Résistance. Selon lui, le parti FCBE n’est plus dans la Résistance contrairement à ce que veut faire croire Eugène Azatassou.
« Il y a quoi dans la résistance ? L’Usl est partie.Le président Soglo devant qui je m’incline n’a plus de parti politique. Il y a qui au niveau de la Résistance ? Restaurer l’Espoir a fini par aller chercher son récépissé conformément aux injonctions de Sacca Lafia. La Résistance en démocratie c’est un mot qui ne veut rien dire. C’est une rébellion. C’est des noms à bannir » a déclaré El Farouk Soumanou.
Cette guerre médiatique entre les camps du parti montre que la réconciliation n’est pas effective même si chacun des bords s’évertue à soutenir qu’il n’y a plus de FCBE aile Paul Hounkpè ou aile Eugène Azatassou.
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