Au Cameroun, la tension diplomatique avec la France était à son paroxysme. Des manifestations de jeunes avaient émergé dans Yaoundé et Douala pour protester contre les propos du chef de l’Etat français vis-à-vis de l’exécutif camerounais, samedi dernier, lors de son apparition à la 57édition du Salon de l’Agriculture à Paris. Si depuis les propos du président français, les autorités camerounaises étaient restées silencieuses, ce lundi dans la soirée Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun, corrigeait le tir.
Paul Biya dit son mécontentement
Il y a une semaine, 22 villageois décédaient lors d’affrontements entre forces armées camerounaises et insurgés dans la région anglophone ; des décès que les autorités militaires du pays avaient alors qualifié d’ « accidents » et de dommages collatéraux. Samedi dernier, le président français, répondant à une invective de l’un des participants au Salon de l’Agriculture de Paris, sur les récents événements dans la crise anglophone au Cameroun, avait déclaré en substance : « J’appellerai le président Biya la semaine prochaine et nous mettrons la pression maximale pour que la situation se termine ».
Après des manifestations de jeunes toute la journée du lundi devant les locaux des représentations françaises dans les principales villes camerounaises, la présidence de la République du Cameroun réagissait dans un communiqué ce même lundi dans la soirée. Dans une déclaration signée du ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, la présidence camerounaise avait trouvé « surprenants » et rejeté « fermement » les « propos du président de la République française ».
L’administration du Gouvernement Biya avait tenu dans son communiqué à rappeler que le président Paul Biya avait été « massivement » réélu le « 07 octobre 2018 » dernier et n’était « comptable de son action » que « devant le seul peuple camerounais souverain et non devant un dirigeant étranger fût-ce d’un pays ami ». Et que de ce fait, le président « pleinement engagé dans l’accomplissement » de sa mission, « n’a pas besoin pour ce faire de pression extérieure ».
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