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Nicolas Sarkozy : un humoriste canadien veut le voir devant la CPI

Nicolas Sarkozy doit être traduit devant la Cour pénale internationale. C’est du moins l’avis de l’humoriste canadien d’origine sénégalaise Boucar Diouf. Dans une tribune publiée sur le site d’information francophone du Québec Lapresse.ca, le biologiste et humoriste y va de son analyse personnelle sur la crise libyenne, ses origines, son extension au Sahel, ses conséquences actuelles et le rôle troublant de l’ancien président français Nicolas Sarkozy dans la chute du dictateur libyen ainsi que la relation suspecte qui existait entre les deux hommes.

Le ton est tranchant. L’humoriste se veut plus que clair : Nicolas Sarkozy est bien le responsable de toute cette tragédie qui se joue aujourd’hui en Libye et au Sahel. L’humoriste caricature la situation avec une belle métaphore animale où la Libye, telle une bête tombée, est la proie de tous les charognards de la forêt, les animaux les plus forts se servant les premiers, les autres attendant impatiemment leur tour de passer à table. Tel est le spectacle qui se joue aujourd’hui au pays du guide libyen, le très charismatique dictateur Mouammar Kadhafi.

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Sarkozy et Kadhafi : de l’amitié à l’inimitié

La chute du leader libyen, on le sait, est survenu dans le bouillonnement du Printemps arabe. Le motif tout trouvé de cette guerre est d’empêcher le Guide libyen de massacrer les insurgés de Benghazi, épris de démocratie. Une coalition avait été voulue et obtenue par la France de Sarkozy sous l’égide de l’Otan, avec la bénédiction de l’Onu et de la Ligue arabe. L’un des piliers de la Ligue arabe, le roi Abdallah d’Arabie Saoudite, qui avait été publiquement humilié et traité de pantin des Etats-Unis et du Royaume-Uni par le Guide libyen en 2009 à Doha, voyait par là un moyen de se venger du tonitruant Guide libyen. La suite on la connait. La Libye de Kadhafi n’a pas pu résister bien longtemps sous les bombes de Sarkozy et Compagnie. Le massacre qu’on voulait éviter en 2011 est toujours en cours en 2020. Plus qu’un massacre, c’est désormais une boucherie. Plus que Benghazi et la Libye, C’est tout le Sahel qui en est victime.

Et pourtant Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi semblaient à un moment donné les meilleurs amis du monde. Le monde entier est témoin de la visite à Paris du Guide libyen en réponse à celle de Nicolas Sarkozy à Tripoli. Mouammar Kadhafi avait étalé sans ménagement sa tente dans le parc de l’Hôtel Marigny pour y célébrer son retour dans le grand monde depuis son isolement suite à l’attentat de Lockerbie dont le Guide libyen était accusé d’être le principal commanditaire. Mouammar Kadhafi semblait donc à nouveau fréquentable. Comment comprendre alors l’acharnement du Président français contre le Guide libyen ?

Une histoire de gros sous en-dessous

Boucar Diouf revient sur des révélations qui ont défrayé la chronique au début de cette guerre et qui font d’ailleurs l’objet d’une affaire pendant devant la justice française. Le plus intellectuel des enfants du guide libyen Saif Al-Islam dénonçait l’acharnement du président français contre son père et exigeait en 2011, peu de temps avant le début des bombardements, le remboursement des fonds que Kadhafi aurait gracieusement mis à la disposition de Sarkozy pour sa campagne présidentielle de 2007. Des fonds estimés plus tard à 50 millions d’euros. Beaucoup pensent aujourd’hui que Sarkozy a entraîné l’Otan dans cette guerre pour camoufler et faire disparaître toute preuve possible de cette histoire de gros sous qui planait comme une épée de Damoclès sur sa tête.

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Le parlement britannique a d’ailleurs reconnu sur le tard que cette intervention en Libye dans laquelle Nicolas Sarkozy avait embarqué le Premier ministre britannique d’alors David Cameron était partie sur des bases « erronées ». « Les véritables motivations de Nicolas Sarkozy étaient bien plus de servir les intérêts de son pays, de mettre la main sur plus de pétrole libyen et d’accroître l’influence de la France en Afrique du Nord », écrit Boucar Diouf en parlant des conclusions du Parlement britannique en 2016.

L’humoriste regrette enfin l’apathie de tous ces pays, la Belgique, le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Espagne, les Pays-Bas, etc., qui avaient soutenu l’intervention en Libye et qui demeurent aujourd’hui muets devant la tragédie sanglante qui a cours dans ce pays et dans le Sahel voisin où des pays comme le Burkina Faso, le Niger, et surtout le Mali croulent sous le poids des armes et bombes du Guide libyen, des armes tombées aux mains des djihadistes et dispersées dans tout le Sahel. Comme dans l’Irak de George Walker Bush, une guerre basée sur des mensonges et aux conséquences incalculables. Une guerre pour rien. Une guerre personnelle en somme. Sarkozy devrait répondre du bourbier libyen et des fonds incriminés devant la Cour Pénale internationale, selon Boucar Diouf.  

5 réponses

  1. Avatar de Musa
    Musa

    La CPI est une cour de justice africaine et pas international. Sinon ils auraient dû être présent depuis.
    Hélas il nya que la peaux noir .
    Je dirais un big deal pour le politiquement correct.

  2. Avatar de Thierry
    Thierry

    Humoriste de mes 2 qu’il utilise son temps plutôt pour son pays que la critique des Thierry

  3. Avatar de Dramane
    Dramane

    Justice divine. Attendons de voir sur terre d’abord. Ce français périra ici bas avant l’au-delà

    1. Avatar de Deme
      Deme

      Bien dit

  4. Avatar de MOUSSA EDGARD TODJINOU
    MOUSSA EDGARD TODJINOU

    Je suis tout à fait d’accord avec cet humoriste. Mais comme la justice des hommes est à géométrie variable, ne soyons pas étonnés de cette situation. J’ajouterai que Bush Jr. devrait lui aussi être déféré devant la justice, compte tenu du chaos irakien post Saddam Hussein, mais hélas.

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