Sylvain Akindès n’a pas sa langue dans sa poche. Depuis quelques années, l’ancien ministre se fend de plusieurs posts facebook pour critiquer le régime de Patrice Talon. Un homme à qui il a pourtant accordé son vote à la présidentielle de 2016. Le pays se prépare d’ailleurs à vivre un nouveau scrutin : les communales et municipales du 17 mai prochain.
« Des gens indésirables dans nos localités seront les patrons »
Ces joutes électorales revêtent un caractère particulier dans le sens où c’est la toute première fois qu’on exigera d’un parti politique d’avoir 10% de suffrages exprimés au plan national avant d’espérer décrocher un siège de conseiller communal. Cette disposition du code électoral déplaît fort à Sylvain Akindès.
« La décentralisation veut que chacun gère chez lui. Et c’est ça qui fait la nation. Maintenant, si vous n’avez pas 10% des suffrages au plan national, vous ne pouvez pas gérer chez vous. Qu’est-ce qui va advenir ? Des gens indésirables dans nos localités seront les patrons tout juste parce qu’ils sont dans un groupe qui a 10% » déplore l’ancien ministre dans les colonnes du journal Fraternité.
« Si quelqu’un veut être élu, il cherche à se retrouver dans les rangs de la mouvance »
Il pense même que ces prochaines communales consacreront « l’enterrement définitif de la décentralisation ». L’application de la règle des 10% de suffrages exprimés au plan national sera la plus grande bêtise que nous allons faire, poursuit-il.
L’ancien ministre a par ailleurs évoqué la question de la transhumance politique qu’il lie d’ailleurs à ces communales. A l’en croire, les gens passent d’un parti à un autre compte tenu de la pesanteur qu’il y a dans le pays. « Si quelqu’un veut être élu, il cherche à se retrouver dans les rangs de la mouvance. Il pense que s’il est maire d’une commune et qu’il n’est pas en de bons termes avec l’Exécutif, il n’aura pas les moyens de développer sa commune. (…) Ça dénature complètement l’idéal démocratique » se désole-t-il.
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