Au micro de BBC Afrique, Robert Dossou raconte ce qui aurait pu faire de la Conférence nationale des forces vives de la nation, un échec en 1990. L’avocat qui a occupé il y a quelques années, les fonctions de président de la Cour constitutionnelle était à l’époque désigné par le feu Général Mathieu Kérékou pour organiser ces assises historiques.
« Moi je travaillais le jour avec le président Mathieu Kérékou mais la nuit, il y avait des faucons qui allaient le voir pour lui changer l’esprit et si lui il changeait d’esprit, il changeait sa détermination et en un instant, tout était foutu » raconte Robert Dossou. Et tout aurait effectivement pu basculer négativement parce que selon les confidences de l’avocat, Mathieu Kérékou leur a dit de préparer un discours qui refuse les conclusions de la conférence nationale.
« Reflux anti-démocratique »
Donc pour lui, les jeux étaient faits mais le lendemain matin, alors qu’il se préparait pour aller à ces assises, son téléphone sonne et la secrétaire de la présidence lui fait savoir que le président demandait à le voir. Il court donc au Palais de la Marina.
Une fois devant Mathieu Kérékou Robert Dossou fait savoir que celui-ci, regardant ailleurs, lui tend un papier et lui demande de lire. « Et je lis. C’était un autre discours qui acceptait toutes les conclusions de la conférence nationale » raconte-t-il. Un « Oui » qui a permis au Bénin de rentrer dans l’ère du renouveau démocratique.
Plusieurs autres pays africains organiseront dans la foulée des conférences nationales sur le modèle béninois. Aujourd’hui, Robert Dossou dit constater que nous sommes dans le « reflux anti-démocratique ». « La démocratie sur le continent africain n’est pas consolidée » regrette-t-il.
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