Les effets néfastes de la pollution de l’air sur l’espérance de vie

Le monde est à juste titre préoccupé par la pandémie du COVID-19. Plus de 80 000 personnes infectées en quelques semaines pour un peu moins de 3000 décès de par le monde. Mais selon une étude parue ce jour, des scientifiques affirmeraient qu’une autre pandémie serait déjà en cours, passant presque inaperçue et agissant insidieusement depuis des années. Ce mal serait à l’origine de nombreuses maladies cardiovasculaires et respiratoires et aurait déjà provoqué près de 10 millions de morts prématurées : la pollution de l’air.

Un tueur silencieux

Selon une étude publiée dans la revue scientifique ‘’Cardiovascular Research ‘’ce mardi 3 mars 2020, la pollution de l’air serait responsable d’une réduction significative de l’espérance de vie  dans le monde et ce à une échelle beaucoup plus grande que les guerres et autres formes de violence, bien plus que le tabagisme ou même les maladies parasitaires et vectorielles telles que le paludisme et le VIH / SIDA.

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Les professeurs Jos Lelieveld et Thomas Münzel, de l’Institut Max Planck de chimie et du Département de cardiologie du Centre médical universitaire de Mayence en Allemagne, qui ont dirigé la recherche, affirmeraient qu’à l’issue de leur recherche, ils seraient arrivés à une conclusion : « le monde était confronté à une  »pandémie » de pollution atmosphérique ».

Ces recherches, auraient porté sur l’examen approfondi du GEMM (Global Exposure Mortality Model), l’application d’un nouvel estimateur des risques pour l’évaluation de l’impact sur la santé de la pollution atmosphérique. Ainsi que sur l’analyse des données sur la mortalité et la population de l’Organisation mondiale de la santé. Et les chercheurs auraient découvert que la pollution atmosphérique aurait causé 8,8 millions de décès prématurés supplémentaires dans le monde rien qu’en 2015.

Les décès étant liés à des maladies telles que les infections des voies respiratoires inférieures, les maladies pulmonaires obstructives chroniques, les cancers du poumon, différentes maladies cardiaques et à une maladie cérébrovasculaire. Et ces maladies ayant selon l’étude un lien étroit avec la pollution de l’air. Selon le Pr. Jos Lelieveld, « Les gens sont exposés à la pollution de l’air 365 jours par an, toute leur vie (…) C’est une exposition chronique qui mène à des maladies chroniques ».

Une pollution ‘’humaine’’

Cependant selon l’étude, 5,5 millions de décès dans le monde par an seraient potentiellement évitables, puisqu’à l’échelle mondiale, les deux tiers des décès prématurés dus à la pollution seraient imputables à la pollution d’origine humaine, elle même principalement liée aux combustibles fossiles. Certes, il y avait, la pollution atmosphérique inévitable due à des sources naturelles telles que la poussière du désert ou les incendies de forêt, mais celles liées à l’action de l’homme serait plus importante.

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Selon le Pr. Thomas Münzel, Il serait « important » que les décideurs et la communauté médicale se rendent compte que la pollution de l’air était un facteur de risque important de maladie cardiaque et vasculaire. La pollution de l’air devrait être incluse comme facteur de risque, au même titre que « le tabagisme, le diabète, l’hypertension artérielle et le cholestérol », dans les lignes directrices de la Société européenne de cardiologie et de l’American Heart Association sur la prévention des syndromes cardiaques aigus et chroniques et de l’insuffisance cardiaque.

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